Me suis-je trompée?

(toujours du cahier "Que faire?")

Jamais rivaliser, nous spécialiser. Entraide en coulisses. Bien établir les terrains respectifs. Encourager l’autre en ce qu’il veut faire : ne pas le décourager, ne pas vouloir le changer !

De temps en temps faire un bilan et découvrir ce qu’on peut, ce qu’on veut et analyser les moyens que l’on a pour l'obtenir. Ce qui est en notre pouvoir et ce qui ne l’est pas, ce qui est possible si on OSE, si on agit, si on réfléchit. Et le Réaliser.

Il n’y a pas de Solidarité si ce n’est pas réciproque. Ni Joie unilatérale, satisfaction, quand on vit ensemble, si elle n’est pas partagée.

La vie ensemble, n’est pas facile. C’est un être fragile à Soigner. Tu savais ! que chaque jour, chaque semaine, chaque mois heureux de ta vie est Gagné et Rare ; tu savais le Savourer !
De nouveau tu as oublié, de nouveau tu as cru qu’il y avait “le Vrai“, “l’Éternité”, “la Loterie“ et qu’une fois gagnée cela dure...

Hélas, aussitôt que l’on croit à l’éternel, le durable, le sûr, aussitôt il s’enfuit ! disparaît, se dissipe, se dissout, s’éloigne. Puis on se réveille d’un rêve impossible, éternel, humain et l’on reste avec quoi ? Souvenirs doux, souvenirs amers - et soi même.

Se réveiller d’un conte de fées dans lequel on croyait vivre c’est dur et ça fait mal. Malgré tout, et de nouveau, j’ai cru à mon prince charmant arrivant et me choisissant pour être sa reine. Un homme n’est un prince charmant, que tant qu’on le croit, qu’on se berce, qu’on y rêve. La réalité, les réalités de ce monde...

Peut-on être heureux en vivant avec les pieds sur terre ? puis-je être heureuse après m’être réveillée d’un rêve ? Fantastique. Ou est-ce que je nageais... vers la fin, toute seule..... ?

On s’aime. Certes. On est attachés l’un à l’autre. On aime être près l’un de l’autre. Se promener main dans la main. Mais.... on ne se rend plus heureux l’un l’autre. Au lieu de rassurer, la présence, la venue de l’autre a commencé à inquiéter. Que dira-t-il, comment me regardera-t-il ? Alors, ce n’est plus “ça”.

On se rendait si heureux l’un l’autre. Par quoi ?

Par le besoin, bien exprimé de François d’aimer et de vouloir rendre heureuse une femme. Par le besoin de François de communiquer, d’être ensemble, d’être liés fortement, que j’ai perçu en lui et beaucoup apprécié. Par l’expression, l’acceptation par moi tel qu’il se montrait, tel qu'il était. Par sa découverte, à travers moi, d’un meilleur monde, plus vivable. Par l’expression d’une chaleur, d’une admiration et de joie de ce qu’il faisait. On donnait sans rien exiger et l’on recevait énormément en retour, tous les deux.

Où, comment cela a-t-il tourné au vinaigre ?

J’ai trop donné sans qu’il lutte pour cela ? Mon offrande paraît aujourd’hui de moindre valeur ? J’ai continué à attendre l’acquis, l’amour, chaleur et joie sans me rendre compte, à temps, d’un problème.

Si. Je me suis rendu compte que, de temps en temps, il était moins heureux et moins ardent. Mais - il disait : « j’ai des soucis professionnels ». Des soucis pour lui. Puis des soucis pour lui à cause de mes soucis à moi, puis à cause de ma famille. Puis à cause du livre, de mes «exigences» ?

Comment est-ce arrivé ?

Nous avons eu des discussions orageuses au début déjà, cela n’a pas perturbé notre entente, notre amour, notre bonheur. On s’est “trop” connu ?

On s’énerve. D’un regard. D’un mot. D’un geste fait ou pas fait. Il y a une tension dans l’air qui nous rend susceptible, irrité et élimine la possibilité d'une vie ensemble et d'un bonheur tranquille.

Je le croyais, je l’ai senti comme mon mari. Et Lui ? Au début j'étais sa conquête. Puis “sa” ? femme ? amante ? conjointe ?

Je sais. Je donne trop et j’en demande trop. Je m’abandonne trop, je me donne, je m’oublie puis... Est-ce qu’on regrette tous les deux, a-t-on l’impression d’avoir trop donné ?

Où est-il mon amour ? Où est-ce son amour ?

Où en est notre puissance de rendre l’autre heureux, notre bonheur d’avoir réussi à rendre l’autre content, à le faire se sentir mieux dans sa peau ? Comment le retrouver ? Y a-t-il une recette ?

Je n’aurais pas dû dire “mon mari”. Je n’aurais pas dû m’irriter qu’il travaille sur son ancien programme. Je n’aurais pas dû lui reprocher que l’écriture de notre livre traîne. Je n’aurais pas dû admettre qu’on travaille ensemble et qu’on dépende tant du travail de l'autre.

Je devrais lui montrer mon admiration, qui est réelle, pour ce qu’il sait, pour ce qu’il voit mieux que moi.

Vivre dans le même logement ? Travailler ensemble ? Merveilleux, pour les deux. Et en même temps, source de poison ? De se sentir incapable de le rendre détendu, heureux. Peut-il l’être ? Apprécier ce qui l’entoure, le voit-il, sent-il ? J’ai besoin de vivre heureux. Je m'en trouve les moyens. Et lui ?

Je me sens comme un poisson à sec. Et en plus, pleine de ressentiments. François a, lui aussi, des pareilles sensations. Où va–t–on, où suis-je, me suis–je trompée ?

Vivre ma vie en harmonie avec quelqu’un, est-ce impossible ? Seulement un rêve ? C’est possible, si on admet que chaque heure ne doit pas être du miel. Quelques heures heureuses chaque jour c’est déjà fantastique !

Conserver l’indépendance, s’encourager, séparer les domaines du travail, se sentir et se donner de la place, de l’air, la tranquillité d’esprit nécessaire à la création. Donner seulement quand ce que l’on donne ne sera pas regretté plus tard. Donner ce qu’on peut de bon cœur, pour que ne naisse pas plus tard des rancœurs. Voir argent, temps, conseils... S’aider à s’épanouir réciproquement.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

tu as raison ...c'est une question d'équilibre ....
D'équilibre ...mais en mêm etemps de ne pas se perdre pour l'autre, de ne pas s'oublier pour l'autre.

c'est très dur à faire, à faire durer aussi .... et dure de passer des étapes "basses" ... et d'en ressortir en essayant de continuer avec l'équilibre.

c'est un travail de chaque instant ... soumis à l'extérieur, qui vient mettre son grain de sable .... (pour nous, c'est les enfants, les soucis pour eux, mon ex ....)

Et aussi, le fait de vouloir éviter à tout prix de faire du mal à l'autre .... parfois, à l'effet inverse :-(

Sophos ... qui va lire la suite ! j'avais du retard !!!