20 novembre 1989

Agnès vient de m’appeler : enfin elle est très très amoureuse et extrêmement heureuse. Enfin, elle a trouvé quelqu'un de bien. Enfin, elle est aimée et appréciée vraiment par quelqu'un. Il s'appelle Don et veut même apprendre le français. J'espère que cette fois elle a trouvé quelqu'un avec qui communiquer, quelqu'un qui est aussi chaleureux qu'elle. C'est son tour maintenant, à ma grande fille.

Lionel enseigne chez Berlitz l’anglais et le français, c'est très intéressant et très instructif, mais aussi très fatigant. Il n'a pas encore de vrais moments de détente, si nécessaires pourtant.

François a très bien réorganisé notre appartement. Il est de plus en plus amoureux, mais pas plus attentif à mes autres besoins. Je supporte mal la musique continuelle, le bruit quand je suis fatiguée ou énervée, mais surtout, quand je travaille, les paroles de la commentaire à la radio sur l’oeuvre du compositeur. Je ne sais pas le lui dire, le lui expliquer assez gentiment. Mais avoir un homme amoureux à mes côtés à mon âge est très agréable. Sa carrière marche de mieux en mieux. Plus ça va, plus il a envie de faire l'amour. Est‑ce lié ?

Je me régale à programmer de mieux en mieux, mais programmer avec macros Excel après avoir scripté en Hypertalk ce n'est pas le pied... Autre chose ? Je ne m’occupe pas assez de ma société BIP, son sort est encore indécis.

Le reste ? Quelque chose me manque : j'ai toujours la frustration de mon livre non terminé, pas publié, pas publiable encore. Je ne sors pas assez non plus, je ne vois pas assez de gens.

Anne est arrivée de Londres avec son mari, mais on n'a pas eu vraiment l’occasion de bavarder seuls. Quelle femme extraordinaire et brave, quelle vie difficile elle a eue ! et sans se plaindre. Relativement à elle, j’ai vécu le paradis : et je me plains, je veux toujours de plus en plus.

Avec François, cette force de la nature ultra actif et ultra intelligent, la vie est pleine mais aussi fatigante. Merveilleuse et dure à la fois. Et je ne suis pas facile non plus...

J'ai encore tellement de choses à apprendre, à vivre et la vie s'envole si rapidement. Mais je ne suis pas une "rapide". J'ai besoin de prendre mon temps. Du recul pour choisir. Me reposer. Comment l’obtenir?

10 décembre 1989

C'est vrai que la vie s’en va, mais je fais quand même pas mal de choses pendant ce temps, si fugace en ce monde.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

On sent bien qu'il te manque quelque chose .... tu adores recevoir, et donner.
Mais cela n'est pas suffisant, il te manque la création, que tu ne fais plus .. parce que cela ne plait pas .......

Sophos