Lettre sans réponse

le 25 avril 1986

Cher Paul,

C’est dimanche à San Francisco.

Demain, je dois aller à Cupertino visiter la société Apple, puis j'irai chez Agnès pour quelques jours. Mais aujourd’hui, je suis venue au parc public près de la baie côté gauche de pont Golden Gate, juste avant l’Océan. Le soleil brille, mais mon pull est à peine suffisant à cause du vent froid qui souffle.

D'ici, la vue est extraordinaire. À droite Golden Gate, devant les montagnes et les collines, en bas la baie et les bateaux qui passent lentement, à gauche l’océan à perte de vue. Derrière moi des arbres : les oiseaux chantent comme tu l'aimes. Mais tu ne me manques pas.

Tu es avec moi en pensée. Bien sûr, si tu étais ici, et, si tu étais heureux, amoureux, content de toi et de moi, de la vie, tout serait différent, mais c’est trop attendre de la vie.

Pourtant, on s’aimait, on a été très heureux. Moi, je l’étais. Je crois que toi aussi - mais combien de temps ? Tu as été tellement heureux lors de notre premier voyage ici, en novembre.

Ensuite j’ai fait la grande erreur de t’engager à travailler chez BIP. Je pensais t’aider ainsi. Ça t’a aidé momentanément. Souvent on aide quelqu’un et cela devient pire à la longue.

Ensuite, tu m’as aidé à déménager Bip, installé les étagères du stock, aidé à arranger le nouveau local, puis.... ?

Le printemps, nous avons fait d'énormes dettes, puisque tu ne t’es pas aperçu que je vivais (avant) très modestement, et je n’osais pas te dire, attention ! et j’ai espéré encore qu’on le gagnerait, cet argent dépensé.

Les dettes s’accumulaient.

L’été, après avoir passé quelques jours inoubliables chez Stéphanie et t’étais heureux avec moi, même en Dordogne, sans regret encore ! Puis, j’ai osé te dire que je ne pouvais plus supporter financièrement que tu donnes la moitié de ton salaire à Nicole, ton ex-femme, ce qui en restait et mon salaire n’était pas assez pour nous faire vivre.

Est-ce d’alors commence ton éloignement ?

De toute façon, arrive une période (l’automne / hiver) difficile, où tu ne m’as plus aidée au travail, tu n’as plus venu que très rarement quand tu en avais l'envie. D’autres sont venus nous aider avant Noël, quand on avait énormément à faire, ils n’étaient pourtant pas salariés de Bip - et toi, salarié, n’es venu que te quereller!

Tu as commencé à boire de plus en plus.

Puis nous sommes venus en Amérique, à Los Angeles et Les Grands Canions, t’as été heureux avec moi, et moi, oui beaucoup! avec toi. Ensuite le printemps, je suis revenue seule à San Francisco et à mon retour tu m’as accueillie avec autant de joie, d’angoisse et tu m’as dit : ne pars plus sans moi ! Est-ce alors que tu as recommencé à voir Nicole?! ou une autre?

Nous sommes partis ensemble à travers la France pour montrer les produits Bip - mais tu buvais de plus en plus.

Tu as même jeté par terre la montre de mon père que je t’avais offert avec tant d’amour pour montrer combien tu était important pour moi, (pourquoi l’as-tu fait ?) Lors notre départ, tu as été tellement ivre que le chauffeur de taxi t’a fait sortir de sa voiture, disant que tu risquais devenir dangereux.

Après Toulouse, Lyon. Qui as-tu rencontré là-bas ? « Un vieux collège » tu m’as dit à l’époque. Est-ce lui qui t'a décidé à "couler" Bip ? Ou le président du concurrent du Bip ? Tu as vu à L’expo Apple de Lyon l’effet de la boisson sur quelqu’un d'autre, comment il peut nuire à tout une carrière soigneusement crée et tu t’es promis que tu ne t'en t'enivrais plus. Et pendant une année, je ne t’ai plus vu ivre.

Tu m’as surprise avec Portugal, je t’es emmené à Berlin, nous sommes allés en Bretagne.

Quelques mois sobres t’ont suffi pour que tu puisses expliquer notre logiciel dans une conférence mieux que je n’aurais pu le faire. En voyant cela, j’ai pris la décision, basé sur le fait que Bip était moins important pour moi que toi, de t’offrir ce que je croyais que t'avais besoin : te nommer maître de BIP, te donner la possibilité de diriger la société, de décider, d’agir. Qu’est-il arrivé ?
Très rapidement tu as commencé à éviter les décisions, à négliger les problèmes quotidiens, à remettre tout à plus tard. Puis t’as commencé à hurler, à venir au travail dans "un état de surexcitation", brusquer les employés, puis moi aussi, et même devant les autres, ensuite même devant nos clients.

Mon bureau, que je t’avais cédé de bon cœur, c’est devenu d’un coup ton bureau, « ta sacristie » où personne n’avait plus le droit d’entrer. Tu jetais des produits Bip par terre et menaçais de détruire les autres. Un automne/hiver désastreux se préparait. Nous étions trop nombreux, Bip gagnait de moins en moins. Sans doute, cela n’était pas ta faute - uniquement. La conjoncture d’un côté, mais aussi notre façon de procéder?

J’ai vu, j’ai senti que cela ne pouvait plus continuer ainsi, BIP n’allait plus du tout, les dettes s’accumulaient et tu étais encore plus malheureux qu'avant. Tu est devenu hargneux, querelleur, de plus en plus agressif. Je n’en pouvais plus, mes nerfs étaient à bout, je craignais de ce que tu pourrais faire, dire, provoquer encore.

Il fallait faire quelque chose pour vivre, pour rattraper.

J’ai décidé de déménager, je croyais que vivre avec mon fils et son désordre te dérangeait tellement qu’aussitôt que nous aurions un chez nous, tout serait différent. Mais je sentais aussi que si cela continuait, je n’allais plus résister, et je ne voulais pas te mettre “dehors” comme ton ex l’a fait, je voulais que tu aies un chez-toi - au cas où. Mais j’espérais encore que cela n’arriverait jamais.

J’ai été heureuse à côté de toi, heureuse de dormir blotti contre toi et me réveiller tout près, de sentir (pendant que je l’ai senti) que quelqu’un se soucie de ce qui m’arrive... J’espérais encore pouvoir te rendre heureux, ce qui a été mon ambition depuis la première nuit. Après avoir déménagé nous avons été heureux quelques semaines. Puis? Que s’est-il passé? Où?
Tu vas me le dire, peut-être. Tu es venu avec moi à San Francisco à l'expo de janvier, nous sommes descendus dans la même hôtel où j’habite maintenant, mais je sentais que ce n’était plus la même chose.

Quelque chose manquait déjà. Quoi ?

En retournant, notre voiture a lâché. Après le départ de Thomas de Bip, j'ai dû rendre l’argent prêté par son père, dont nous avions déjà dépensé presque la totalité en logement, achat de voiture etc. Je me suis rendu compte que si tu t’inscrivais au chômage, on recevrais presque 12 * 5000 = 60.000 F cette année. Tu as dit « bien ». Puis « non ». Puis OK. Alors? Gérante, je n’ai pas droit au chômage, je n’aurais pas été trop orgueilleuse de le faire, si j’avais pu.

Puis la débâcle. Pourquoi ?

Tu a commencé te droguer (avec quel médicament ?), tu as commencé à avoir le regard comme d’un idiot. J’ai le regret de te le dire, c’est comme cela que ton expression devient quand tu prends... Quoi? Tu es tombé, tu t’es coupé, tu t’es fait mal et quand enfin s'allait mieux, tu venais te plaindre : « Je n’arrive pas à respirer ».

Pendant ce temps-là, j’ai essayé de remonter BIP. Continuer, lutter. Commencer à payer nos dettes. Et pour la première fois, il m’est arrivé une nuit de ne plus avoir envie de rentrer à la maison. Où aller?

Il fallait faire quelque chose, changer, agir.

Quand tu t’es aperçu (n’est pas?) que tu étais allé trop loin (où quelque chose d’autre s’est passée??) tu es de nouveau redevenu « normal ». Normal, mais distant, absent toute la journée et en revenant tard le soir (d’où?) et toujours pas inscrit à la main-d’œuvre.

Début Avril, nous sommes partis pour Nice.

À l’atterrissage j’a surpris sur ton visage (je te connais un peu quand même) que tu te réjouissais quand j’avais mal, quand je souffrais. Tu ne m’aimais plus du tout. Tu me haïssais. Je le savais. Je ne voulais pas le croire. Et tu voulais m’amener où? à Sainte Claire, plage où tu allais en jeune amoureux! Pourquoi as-tu fait cela? Me heurter davantage, me montrer ton attachement au passé?

À Antibes, je t’ai dit de réfléchir sérieusement à nos dettes, sur ce qu’on allait faire, mais tu n’as pas voulu participer. Je sentais que tu te désintéressais de tout. Tu t’en foutais. Pourquoi? Comment ? C’était nos dettes pourtant. Et il y avait les dettes de BIP, qui me préoccupaient aussi.

Je t’ai dit : économisons, faisons plus attention dorénavant aux dépenses, et même alors, tu ne le voulais pas, tu continuais à commander le menu et le vin le plus cher du restaurant, sans te soucier comment je le payerais, de quoi. Ce nuit-là, j’ai décidé que je ne pouvais me permettre financièrement de t’emmener en Amérique parce que, quoi que tu dises, tu ne sais pas, tu ne veux pas économiser. Et je n’ai pas, je n’ai plus de ressources, je n’ai pas d'où le prendre. Je l’aurais voulu.

Mais il y a une autre chose encore plus importante. Je ne me suis rendu compte - étant éloignée de toi pendant quelque temps - que je n’ai pas réussi à te rendre équilibré, heureux, content de toi, de nous, de ta vie.

Au début de notre rencontre, je t’ai proposé, de vivre chacun notre propre vie, alors on pourrait vraiment s’aimer. Mais t’as trop essayé de vivre la mienne. Ma personnalité a-t-elle été trop forte ? Je n’ai pas voulu te blesser ; je l’ai fait quand même. Je voulais t’aimer, te conserver - je n’ai pas réussi. Je vois en toi tellement de qualités, je te sais en beaucoup supérieur, je t’admire, t’admirais. Et l’on avait été compatibles en tellement de choses. Toi, tu as vite vu en quoi l’on était différents (tu ne me l’as pas dit) mais tu as ajouté “mais on s’aime !“.

Qu’est-ce qui nous a séparés ?

« M’aimes-tu? Je t’aime » - n’a plus de sens. Oui, je t’aime. Et, toi, peut‑être. Mais comment ? D’une certaine façon...

Je ne suis devenue jamais pour toi “ta femme” Nicole l’est restée, n’est pas, ta vraie femme ( ? !) même après les années de divorce... Réfléchissons, ni toi, ni moi nous ne pouvons tout supporter à cause de l’amour ou de l’amitié, n’est-ce pas?!

Tu me connais bien mieux que je ne te connais. Je me suis plus ouverte, beaucoup plus que toi. Je crois le moment est venu pour toi de m’écrire. De dire. De raconter.

Ta version des faits va être bien sûr différent. Tu as vu passer ces trois ans, tout compte fait très heureux pour moi, tout à fait différemment. Tu m’as peu parlé avant mon départ. Je ne sais pas encore si je resterai ici un ou quatre mois. Je ne sais encore rien de l’avenir. Je sais qu’on ne peut pas le reprendre, continuer comme jusqu'ici. J’attends que tu m’écrives.

Cette lettre va t’arriver vers le 10 mai, je serai chez ma fille à Washington. Ensuite, probablement je reviendrai de nouveau travailler ici. (Même le fait que j’ai un billet pour voyager autant que je veux pendant deux mois t’as laissé indifférent, pourquoi?)
Qu’est-ce que tu veux faire de ta vie ? Qu’est ce qu’il y a dans toi, ton âme, ta tête, ton cœur (et rancœur)?!? Je ne sais pas où je serai le 17, envoi ta lettre chez Agnès et (si tu m’écris) elle me l’enverra rapidement et sans l’ouvrir.

Julie

Je n'ai pas reçu de réponse.

P.S.

Il est deux heures d’après-midi. La mer est aussi belle qu’avant. La brise aussi froide, le soleil aussi brillant. Le Golden Gate supporte tout cela, et la vie passe, coule. Te souviens-tu quand on comptait les jours, les mois où l'on voulait être encore ensemble ? ! Nous étions heureux de nombreux jours. Probablement ce n’est pas le sort des gens d’être heureux trop longtemps.

Pourtant je l’ai cru. Ah, oui. Et maintenant? J’en suis beaucoup moins sûre.

Qu’est-ce que tu crois, toi?
Je suis venu plus loin. À la plage de l’océan. Il fait un temps comme à Eilat en février, j’espère, ne pas me brûler. Je me suis rendu compte que j’avais encore beaucoup de choses à te dire. J’avais envie de terminer avec ce que je sentais.

“Tu me manques”. Mais pourquoi?

Pour que tu mettes ta main sur mon épaule, et que je mette ma tête sur toi, comme un jour au bord du lac, à Eilat. Mais tu ne me manques pas pour le sexe, (seulement s'il était d’amour véritable), pas pour me préparer le petit-déjeuner (je me fais un Nescafé à l’hôtel avec l’eau du robinet).

J’ai appris des choses de toi, qui, de toutes façons, quel que soit l’avenir, resteront toujours en moi (une partie de moi), comme toi tu resteras toujours avec quelque chose de moi - même si t’es maintenant avec quelqu’un d’autre ou quand tu le seras. J’ai sens: “Si on s’aime, on va suivre l’autre au bout de monde”, sinon... on demande sans trop d’émotion: “Quand reviendras‑tu ?”

Je n’ai pas besoin de toi non plus pour ranger, faire le lit, laver la vaisselle, ou préparer à manger (je le fais vite, pas du tout - c'est sans importance pour moi). Je ne veux plus que tu essaies de vivre ma vie ; et surtout je ne peux plus, pour le moment, gagner assez d’argent pour deux (et tu ne veux pas ou ne peux pas? y contribuer). Je veux que tu aies ta vie professionnelle, que tu aies tes propres problèmes et tes propres succès. Ensuite, si tu m’aimes encore, si tu veux me les apporter à moi, si tu le veux encore… on verra.

Je voudrais savoir dans quel "pétrin" je t’ai mis. Comment je peux t’aider à en sortir? Pourquoi tu n’as pas payé le note de téléphone? Pourquoi tu n’as pas demandé les remboursements de maladie de la Sécurité Sociale? Tu as ainsi perdu aussi l’argent de tes deux semaine de congé de maladie, ne pas demandant le remboursement qui aura pu être payé. Pourquoi, pourquoi?

Je ne veux plus trembler que va-t-il arriver, quel accident auras-tu encore, quels problèmes me caches-tu encore ? ! Je ne veux plus trembler quel scandale ferais-tu encore devant les clients à Bip. Et, même si j’ai été satisfaite de vivre en travaillant, et toi restant à la maison, tu ne le supportais pas à la fin. Et, en plus quelqu’un d'autre en a profité aussi. Je le crois. Pour moi c'est trop. Tu réfléchis beaucoup plus que moi. Mais à quoi? Où est la solution?

Au début, j’ai remercié le bon Dieu (la vie) de tous les jours, les semaines, les mois passés heureuse avec toi. Je savais que je devais me réjouir de ces jours, cadeaux extraordinaires, inattendus du sort. Ensuite j’ai oublié, je croyais que cela durerait, que je suis plus gâté par la vie que les autres, que j’ai trouvé enfin “l’autre”, que je l’avais “pour toujours” - en bien et en mal. Mais tu ne supportes avec moi que le bien.

Oui, tu me manques, je voudrais bien mettre ma tête sur ta poitrine, couchés ensemble sur le sable, me relaxer. Au lieu d’être ici, à t’écrire, à me tourmenter. Mais après? après qu’on se lève?

Je resterai en Amérique cet été. Tant que je pourrai. Mais l’argent file vite. Peut-être pourrai-je en gagner ici. Quand ? Comment ? Où ? Cela n’est pas encore très clair pour moi. Je reviendrai peut-être pour trois jours en juin. Mais Paul, s’il te plaît! Écris! Je veux ton point de vue, tes opinions.

JK
Et rien n'arriva en réponse!
Que c'est dur de se séparer, même quand on sait qu'il n'y a plus rien à faire ni à espérer.
Tout était vrai, sauf le prénom que j'ai changé, mais qu'importe, depuis dix ans que je l'ai changé il est tellement entré en moi, que je ne l'appelle plus qu'ainsi quand je me le rappelle.

5 commentaires:

marie.l a dit…

quelle lettre Julie, quelle remise en question, que d'amour encore à ce moment là, que de désespoir aussi, quelle femme ! ... j'en suis bouleversée.

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

MERCI MARIEL! etre comprise par quelqu'un compte, et merci Fabrice aussi de l'avoir lu

Nana a dit…

Ah, mon amie, tu écris ce qui est dans mon cœur, du point de vue des sentiments, quand même.....

Quelle lettre, quelle tristesse, quelle émotion...

Tu comprends si bien ce qui est important dans la vie...

Je comprends si bien par ou tu es passe, j'y visite un peu en ce moment aussi, et ce n'est pas du tout évident comme expérience!!

Anonyme a dit…

Arriver à prendre un decision .... c'est déjà un grnad grand pas. Je n'ai pas vraimetn réussi, en fait j'ai subit. Prendre la décision est tellement plus dur. Mêm esi on sait que l'on a rasion. J'ai failli ...mais ou aller, et les enfants tout petit à l'époque ... pas un an pour le dernier ...)et avec quel sous. Y'en avait pas.
Je me retrouve tellement dans certaines choses que tu dis.
Savoir que l'on est pas seule a avoir vécu cela, à s'être poser les même s questions. C'est important.
Mais aussi, décourageant (pourquoi il y a tant de gens pareils....) et aussi déstabilisant de se retrouver ainsi, dans les souvenirs d'une autre que soi....

Cela me rapelle la souffrance, les questions, les mauvais moments.
L'argent en plus, c'est dur à gerer, surtout quand on est poussé par quelqu'un qui ne le fait pas, et tire quand même sur la ficelle le plus possible.
Coincidence, on en parlait hier soir, justement.

La vie n'est pas facile. Mais parfois, un nouveau rayon de soleil se lève. Mais la peur parfois n'aide pas à le voir ... ou à en proffiter .....

Bisous, Julie !
Sophos ... qui n'est plus très présente ... sauf dehors au jardin !!!!

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

Je pense souvent à toi, Danielle, ces jours-ci, tu es dans une situation difficile en pleine dedans. Le poeme que j'ai traduit à ma manière, publié dans ton blog en parle d'ailleurs un peu du même chose.

Sophos, tu es présente, tellement, je vois que tu as passé du journal livre à journal blog pour continuer... et c'est important pour nous tous, qui sommes passés par là à le dire pour ceux qui y sont ou tomberont un jour. Pour qu'elles ne se sentent justement pas les seules à qui s'arrive, cela donne force: à moi, dans les pires circonstances (avec des tout petits enfants et pas assez d'argent, moi aussi, puis papa à qui j'avais honte de parler etc) cela m'avait à l'époque aidé d'avoir lu dans un magazine un récit semblable à ce qui m'arrivait.

Non, cela n'a pas changé ma vie, non, je ne m'en suis sortie aussitôt, mais au moins je me suis senti conforté. Je pense, que cela sert d'écrire, de dire, de raconter, de ne pas se cacher, d'avoir courage (au moins après un temps) d'y plonger profondément et le déclarer tel qu'on l'a ressenti.

merci à toutes et tous me donner courage à continuer!