Je ne pourrais plus

6 Jan 1987

Je ne pourrais plus dormir près de Paul. Vivre avec lui me coûtait trop cher et je ne suis pas un bébé... ni rêver d'un compagnon qui en réalité me haïssait : c'est mieux de se réveiller!

Je ne pourrais pas vivre à San Francisco. Mais Paris est merveilleux ! Je ne peux plus travailler avec mon fils, mais il était temps que nous devenons adultes : lui et moi aussi. J’ai lui montré combien je l'aime, en le laissant partir.

Je ne peux pas rester éternellement jeune… je n’ai plus vingt‑trois ans, ma maladie vient de me le rappeler.

Tout est bien qui finit bien !

Puisque les grands problèmes sont derrière moi, le terrain nettoyé, les saletés jetées, la tranquillité regagnée, je pourrai entrer dans l'année nouvelle avec courage pour créer quelque chose de sérieux!

J'ai réussi à comprendre qui est avec moi, me rendre compte de ma force en vivant seule. Julie, heureuse? Au moins, contente.

Et, j'apprends de mes erreurs.

Il n'y aura pas un nouveau Paul pour m'utiliser, me duper. Comment font-ils ? Ils créent un écran sur lequel se reflètent nos rêves, nos vœux profonds, puis ils nous font courir vers cette illusion. Nous ne nous rendons même plus compte que ce n'est qu’un leurre et non la réalité, qu’il n'y a rien derrière. À un moment donné on ne sait plus séparer son désir des mots entendus, ni la fantaisie de la réalité.

Je me gâte mieux qu'il me gâtait. J'achète mieux pour moi‑même ce dont j'ai besoin. Je mange et me repose mieux. Je vis mieux qu’avant. Ce qu’il m'offrait était rarement bon et ça ne me manque pas. Mieux vaut m'en passer.

Au début de nos relations, j'ai réussi à réaliser avec Paul certains de mes rêves romantique : me promener la main dans la main, dormir tout près, avoir quelqu'un qui “s’occupe de moi”, pour qui je sois importante.

Après une année, je peux commencer à analyser tout cela plus tranquillement. J'ai fait avec Paul des choses qui me paraissaient importantes, j'ai reçu de lui ce que j'avais désiré depuis longtemps. Dorénavant je sais qu’elles ne me sont pas indispensables, je n’en ai plus envie. C'est un pas en avant. Ces agréables riens, je peux parfaitement vivre sans eux! Mais c’est bien que je les ai vécus.

C’était joli mais c'est fini et il a fallu le payer cher. Pas avec l'argent, ceci m'a moins dérangé, mais avec ma tranquillité interne perturbée, les problèmes qu’il m’a causés, les craintes de ce qu’il ferait. La fin s'est transformée en un âpre combat parce que Paul voulait me séparer de mes enfants. Bien sûr, il n'a pas réussi, il s'est cassé le cou. Comme dans le passé, je n'avais pas laissé Sandou, non plus, terroriser, faire de mal à nos enfants, pourtant les nôtres.
Hélas, je lui ai laissé trop passer de choses “non importantes, non vitales”, et tout comme avec mon ex, cela a consumé mes nerfs et beaucoup de mon énergie.

Je ne regrette pas ce qui avait été, mais c’est bien aussi que ce soit fini. Oui, que c'est bien !

Après une année, je peux commencer à analyser tout cela plus tranquillement. J'ai vécu avec lui ce qui me paraissaient importante, j'ai reçu de lui ce que j'avais désirais depuis longtemps. Dorénavant, je sais qu’elles ne me sont pas indispensables, je n’en ai plus envie. C'est un pas en avant. Ces agréables riens, je peux parfaitement vivre sans eux ! Mais c’est bien que je les ai vécus.

Stéphanie m'a dit que je vois seulement la belle face des choses et rejette, ou ne vois même pas les difficultés ; ainsi je ne pèse pas assez objectivement les difficultés. Peut-être elle a raison, mais ainsi je les traverse avec plus de courage. Je suis déjà passée à moitié à travers, n'est-ce pas ? !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour Julie !
Tu sais, au travers des épreuves, on se forge son caractère .. et grace à lui, on traverse les épreuves.
Toi, tu sais retirer des épreuves ce qui te permet de mieux t'en sortir.
tu tires d'un défaut, de la joie par opposition.
Cela te permet d'avancer.
Ce n'est pas si facile de trouver son propre fonctionnement pour surpasser ses douleurs.
Tu arrives à voir ce que tu as eu de bon, malgré tout.
Je n'en suis pas toujours autant capable. Pas facile de retrouver ses bons moments. de s'avouer qu'il y en a eu, malgré la colère ou les bagarres permamentes. Nous ca continue ...non pour moi, mais au travers des enfants. Pas facile alors de retrouver qu'en fait, il y a eu du bon quand même, quand tant de souffrances chez nos enfants en découlent tous les jours.

Il faut être lucide ... mais ce n'est pas facile de se le permettre ...

Aller, je vais broder un peu ;-)

bisous à toi, et bonne journée !
Sophos