La vérité. Où est-ce la vérité ?
La nuit de noces. Est-ce quand j’ai saigné, devenue femme et récité «à toi je me suis donné", de Tagore en français, ou est-ce la nuit après notre mariage, 18 mois plus tard, l'attendant et espérant en vain qu’il vient dormir à mes côtés? Sandou est resté couché sur un matelas par terre, refusant de partager le lit conjugal avec moi.
Le voyage de noces. Était-ce celui de Suici, quatre mois après la première fois? Le jour où nous avons fait l’amour cinq fois et à chaque fois que le copain de son grand frère frappait à la porte nous étions justement… occupés? L’amour entre les énormes marguerites l'après-midi, la danse sous la lune dans la rivière le soir venu, toute nue? Où alors la 'vraie' lune 'de miel' après notre mariage officiel, enceinte, luttant contre la nausée, amère et espérant en vain qu’il s’intéresse à moi et non aux anciens belles immeubles de Prague?
2008: Nous étions déjà inscrits à la Mairie pour nous marier, quand je me suis rendu compte que j'ai tombé enceinte. Peut-être, d'ailleurs, c'était arrivé je jour quand nous avons décidé de nous marier.
Mais là aussi, une photo s’impose et rappelle le compartiment de train et le visage ravi de mon mari, tellement heureux après l’amour. Puis une autre, ma grimace amusante après avoir goûté l’eau minérale guérissant de Karlovy Vary.
Tout n’était pas noir, tout n’était pas rose, non plus.
Et même à Suici, j’ai boudé et il m’a heurté. Et, en plus, à l’époque, je ne « goûtais » pas encore pleinement l’amour physique - pas autant qu’après la naissance de notre fille. Les images que les photographies pris à cette époque revivent, sont si variées!
***
Les photos d’Angleterre avant notre mariage avec François témoignent des instants heureux, d’ailleurs même certains souvenirs. Pourtant, il y eut aussi des querelles monstres à cette époque déjà, des malentendus sur les mots et, hélas, aussi l’impression de ne pas vivre dans le même monde, même pas sur la même planète. Par instants, il vivait dans celui qu’il m’avait dévoilé de nouveau quinze ans plus tard - dans lequel il est retombé. L’a-t-il jamais quitté?
Déjà, il supportait mal mes succès.
Les premiers grands querelles ont éclaté le lendemain qu’il a lu dans le Point le critique élogieux sur moi et mon livre, il n’avait pas supporté qu’on m’y qualifie dans l’article (en exagérant) comme «un des plus grand esprit de la microinformatique en France».
Quinze ans plus tard, il ne supportait même plus ma tranquillité d’écrire sans publier, tout comme quelques mois avant mes succès d’animatrice de l’atelier d’écriture et ma sérénité même dérangeaient sa dépression et encore davantage sa manie, ses mégalomanies subites.
Même sans vouloir publier, je continuais à 'être'.
C’était insupportable.
Aujourd’hui, je peux en sourire. Bien. Utiliser l’expérience. Un jour, on lira, quelqu’un profitera de ce que j’écris. Non pas 'sur moi': sur la vie et les diverses facettes d’un être. Des êtres.
Je n’arrive pas à m’endormir. Que ferais-je demain?
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