Dans le journal d’APA on appelle celui qui écrit de journal 'diariste'. J’aime bien ce nom. En anglais, on dit qu’on écrit un Journal ou Diary. Di de days, jours.
Je suis, au moins, la troisième génération de diariste dans ma famille. Je ne crois pas que mon arrière grande mère Paula Feldmann a eu le temps d’en tenir, mais je vais déposer à APA la traduction française du merveilleux journal de grande mère Sidonie, tenu à partir de l’entrée des troupes allemandes en Hongrie, dans le wagon des bestiaux qui les emportait et dans les camps de concentration à Bergen-Belsen, puis racontant aussi leurs problèmes et joies en Suisse.
Il ne me reste plus des journaux de maman qu’un seul, dans lequel elle ne parle que de moi, d’une à trois ans et demi. Probablement, les autres la Securitate Roumaine, Police Secret Communiste a confisqué quand ils ont arrêté papa en 1950. J’ai bien retrouvé, après la morte de maman deux de ses derniers cahiers et je les ai détruit pour épargner mon père : il n’y avait dedans autre chose que «j’ai mal, cela me fait mal, il ne m’aime plus, j’ai mal, je souffre, je souffre, je souffre tant!» répétait-elle page après page
La génération des diaristes ne s’arrêtent pas avec moi, de temps en temps ma fille tient un journal et mon fils en a aussi écrit, au moins pendant son adolescence. Et, je jurerai, mes petits-enfants, la 5e génération de diaristes suivront.
C’est tellement émouvant de lire celui de Sidonie, après presque soixante ans ! Poignant, de parcourir le passé à travers les yeux de maman. Bien, aussi de me retrouver quelquefois avec mon ancien moi. Émouvant aussi, d’entrer dans l’âme sensible d’un jeune garçon subitement enflammé d’amour.
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