30 mars 02
Demain, c’est Pâques. Combien d’années, depuis que je suis devenue femme, depuis que je ne suis plus vierge effarouchée? 43 ans.
Hier, j’ai visité l’incroyable expo Van Gogh - Gauguin. Je n’aime toujours pas Gauguin. Par contre Van Gogh ! Quelles couleurs incroyables, bleu, vert turquoise! Quelle force et expérimentation en même temps. Se recopier pour s’améliorer, essayer: est-ce cette couleur, irait mieux à côté de celui-ci?
Ils ont réussi à rassembler trois «Tournesol» de trois capitales du globe pour les placer l’un près de l’autre. Plusieurs Arlésiens aussi.
J’avais raison d’expérimenter sur l’ordinateur avec ses Irises, changeant les couleurs de fond.
Il a aussi copié un dessin en contour noir de Gauguin, lui rendant hommage, le transformant, l’humanisant, lui donnant vie à cette femme, vieille. «Notre œuvre commune», disait-il.
Copier n’est pas voler quand on y ajoute ce qui est en nous. On l’augmente. On s’y inspire. On le prend comme planche à sauter, on va plus loin.
Ensuite je me suis promené à Amsterdam, ses innombrables canaux, ponts, maisons à toits biscornues, pointues. J’ai pris des photos. Réussis ou non, j’ai admiré la profusion des bicyclettes, garés partout. Le fakir assis par terre, avant étaler ses biens, utilisant son téléphone portable. Les jeunes chauves buvant leur bière devant un café.
Je me suis imbibée de l’atmosphère de cette ville.
Au marché de fleurs, j’ai acheté deux racines de dahlias, puis, n’ayant plus d’argent liquide, j’ai admiré les tulipes de toutes les couleurs. Au marché des vieux livres, j’ai bouquiné un peu, mais réussi à résister à la tentation.
Revenant chez moi, mes lilas en pleines fleurs, presque toutes mes tulipes rouges, grand ouvertes m’ont souri, accueilli.
J’ai retourné à l’entré de la cour, prendre mon courrier. Deux livres, une grande enveloppe. Les papiers attendus sont arrivés : la demande de divorce est signée par «François». L’autre, ayant un autre nom, n’était, n’existait pas qu’en mon imagination.
J’ai lu rapidement, j’ai signé, mardi je le rendrai à l’avocat. Plus rapide que de le confier à la poste et risquer qu’elle s’égare.
Je voulais dire que bientôt le cercle se ferme. Mon divorce sera prononcé. Mais non. Le cercle se fermera avec la publication de cette livre. Ou une autre. Au moins, son écriture, sa préparation.
La vie recommence. Je voyage, je découvre de nouvelles choses. Vis pleinement, selon mes besoins, mes désirs.
« Cette vie est à toi !
Tu peux ! »
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