Je suis allée hier récupérer l’appareil photo acheté à la naissance de Gaby. J’ai photographié mes roses dans divers environnements et sous divers angles et distances. Le soir, je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de pellicule dans l’appareil.
Oh, les belles photos jamais prises vraiment! Juste dans mon esprit. Ils restent, comme mes rêves et illusions.
Par la suite, Annelise a mis une pellicule dans l’appareil et j’ai fait quelques photos, mais pas comme la veille. Je n’avais plus les roses ouvertes telle que je les avais vues, ni la même lumière, ni le temps ou la quiétude d’avant.
Dans l’imagination, et avec les clics de l’appareil, me trompant, j’avais créé plus de cinquante images pour illustrer mes propos sur l’écriture, pour me souvenir de la splendeur des roses de mon jardin, pour fêter la majesté de ces deux roses dans une vase bronzée sur la nappe crochetée, la chaise de maman, le tapis de papa, dans ce havre de paix, ce pavillon tout à moi. Ce tapis, avait été acheté pour moi par mon père, kidnappé par sa femme et j’avais réussi finalement à le récupérer. Il a fait un long chemin depuis.
Seulement après avoir vécu dizaines d’années avec un sol couvert des magazines, journaux, papier divers, peut-on comprendre le plaisir énorme que les grands surfaces nettes me procurent aujourd’hui. J’aimais une pièce agréable déjà auparavant, mais je ne m’en délectais pas autant. Il faut que le bras ou pieds vous heurte, pour se réjouir quand tout va bien plus tard et que vous pouvez bouger, marcher sans heurts.
Je n’ai pas réalisé non plus quel plaisir me procurent les choses.
Non seulement ce secrétaire antique dont les courbures reflètent les rayons du soleil de l’après-midi tombent sur eux à travers la fenêtre ouverte; mais aussi les deux vases de sculpteur d’Israël; la cigogne 'je veux tout' qui regarde vers haut, acheté en Yougoslavie il y a trente ans ou la vase récente acheté à l’aéroport de Bucarest.
Les deux verres rouge foncé genre cristal de Bohème avec leurs tiges allongées dans lesquels j’avais mis quelques cerises de notre jardin posés sur mon plateau blanc avec iris mauves. Et les couleurs printemps de ma couverture, drap et oreiller. La finesse de ce stylo. Le tic-tac de l’horloge, seul bruit ce matin dans ma chambre. Que des joies!
Hier, j’ai reçu une lettre de l’avocat et j’ai envoyé les 33 euros pour la trésorerie, bientôt le divorce sera inscrit sur les papiers d’état civil. Les troubles s’éloignent. Pour le moment, j’ajoute vite, pour ne pas crier trop rapidement à la gloire.
Je recommence à travailler, sinon entouré des gens, déjà observant et goûtant les objets et la nature qui change de jour en jour.
Dans les photos, j’ai pris par la fenêtre, David cloué sur place pour observer une limace dans le jardin, Gabrielle excitée bougeait sans cesse, et leurs parents émerveillés et fiers les observent. Mon fils s’en était rendu compte du photo, Annelise était absorbée par la limace et son fils.
Ensuite, j’ai aidé David à monter sur l’échelle pour cueillir des cerises de l’arbre «Moi, moi!» Il est encore casse-cou, monter c’était facile, pour descendre, il m’a laissé l’aider davantage. Gabrielle s’est blottie dans mes bras «Tu me permets de monter dans les branches?» en me souriant de tout son cœur. Ils ont cueilli plein de cerises, admiré les roses. Les enfants courant dans le jardin, découvrent la nature et ses limaces.
Tiens, le voisin d’en face, au-dessus de madame Filipetto est sorti son barbecue, ce soir une bonne odeur arrivera vers moi. Que des joies!
Mon fils, vient me laisser son chat, Lemac. Ils partent pour une semaine avec les gosses se balader. J’espère que le chat s’habituera venir manger ici.
Ce matin, élections. Puis courses, mon frigo est vide. Heureusement, mon congélateur, non. Je pourrais vivre encore des jours avec ce qu’y reste. Deux portions de poisson, trois de viande haché, du pain en tranches et des légumes variés. J’ai aussi des boîtes de thon, du macaroni, purée de pomme de terre, du riz. Je vais acheter quand même des légumes et viande frais, jambon, yaourt, fromage.
Dehors il pleuvote. C’est bon pour les fleurs, Julie.
Hier soir, nous avons arrosé pourtant. Avec l’aide de mes petits enfants qui tenaient le petit arrosoir à tour de rôle. Ils obéissent moins, mais ils ont commencé à apprendre à partager, céder de temps en temps l’un à l’autre. S’imiter, mais aussi se montrer l’un à l’autre les choses qui les intéressent.
Comme un escargot sorti de sa maison qu’il porte sur lui, des bêtes qui bougent, des cerises qu’on cueille. Le noyau jeté, le fruit goûté. Moi! Seul! Tenir tout seul la tasse: David a vingt mois, Gaby trois ans. Que la sorte les aide longtemps, longtemps!
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