Je viens parler avec Pierre!

13 mars 02

Grande journée !

Aujourd’hui, depuis plus de 25 ans, j’ai parlé avec Pierre. Le seul homme qui ne m’a jamais fait mal. Quelqu’un de bien et décent. En quelques mois, il aura 80 ans. Il était contant de m’entendre.

Peut-être, on se reverrait.

Surprise, surprise… il vit toujours avec la femme, propriétaire de café, la mère de celle qui m’espionnait du premier étage. Qui peut dire que 'le crime ne profite pas'? C’était la même femme qui avait dit à mon mari : 'Vous feriez mieux surveiller ce que fait votre femme et avec qui' et l’avait averti aussi la deuxième fois que j’étais encore avec Pierre. La nuit, quand mon mari m’attendit avec un fusil en main.

Elle avait tout fait pour me séparer de Pierre, et elle est resté, probablement trente ans, avec lui. Je lui en veux, elle a changé mon destin avec force, même si ce destin me convient et je ne le regrette pas.

À l’époque, j’étais fort malheureuse. Longtemps. J’espère, par contre, que Pierre était, est, heureux avec elle.

Théoriquement, cette femme est à respecter, elle a lutté à récupérer ou accaparer l’homme, lutté avec tout moyen à sa disposition. Nuire à une autre en faisait partie.

Sa fille, une parasite, marié d’abord au secrétaire du directeur de l’usine où je travaillais, était la maîtresse officielle du vieux directeur allemande, ancien SS repentant. Son mari mort, elle s’est remariée avec un jeune ingénieur, après que le directeur lui a construit une maison. Laborantine en théorie, elle n’a jamais travaillé en fait. À l’usine, au moins. Comme je n’admettais pas qu’elle ne fasse rien à cause des autres surtout, jalouses, le directeur l’a placé dans une pièce séparée, lui a attribué un travail à part qu’il lui faisait à sa place. Lui, puis le jeune.

J’espère, qu’on ne peut pas dire « telle fille, telle mère » et que la mère ne lui ressemble pas trop.

Autre nouvelle : François a écrit à l’avocat.

Il parait, qu’il n’a jamais eu l’intention de payer les six mois de loyer, quoi qu’il y habite là. Avec sa maîtresse noire. Malgré qu'en septembre, il s’était plainte que s’il n’y habitera pas, sa carrière y pâtirait. Maintenant il prétend que je devrais participer aux payements de toutes ses dettes faites après mon départ avec l’ogresse, à cause de nos 'vacances multiples'. Comme il disait souvent les derniers temps : Et quoi encore ?

Au moins, il s’est manifesté. Le reste, le temps le dira.

Au fait, quelles vacances ?

En mai, il a pratiquement pas contribué aux charges. Ce n’était pas ma faute qu’on lui a volé sa carte bleue, nous n’étions pas ensemble avant le départ de train, il voulait encore visiter l’orgue voisin et moi acheter quelques livres près de la gare. En juillet, il n’a contribué en rien dans mon voyage chez ma fille. En août, j’ai payé mon billet de train et aussi la location de voiture pour deux semaines. Il a payé logement et restaurant. Je l’ai conduit d’orgue en orgue, village en village d’enfant. Pendant ce temps, il m’a cassé les pieds au max, m’a harcelé sans cesse, sinon, m’a négligé comme si je n’existais pas.

Bien sûr, d'après ce monsieur pervers, harcelant morale, je suis 'responsable et coupable de tout'. Tout qu’il a fait, lui. Avant, pendant, après. Qui pourrait être responsable de ses dettes, sinon moi, le bouc émissaire choisi et berné si longtemps?

Heureusement, je ne me sens pas coupable.

Ni même plus honteux de m’être laissé si longtemps trompé, berné. Surtout, abusé. Encore moins, que je ne me laisse plus être utilisé par lui et son ogresse.

« Et quoi encore ! »

J’espère revoir Pierre. Plus tôt, ou plus tard. Des kilos en plus. Des années en plus. J’aurais le même sourire, même regard vers lui. Il pourra, au moins, reconnaître mes yeux. J’ai reconnu sa voix, aussitôt. Ses intonations. Sa façon de parler, s’exprimer m’ont fait chaud au cœur.

Je me sens moins seule, moins triste, juste avec ses quelques mots venant à travers le fil. C’était si bon. C’était il y a trente ans!

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