31 mai

Le mois de mai s’est terminé si rapidement ! Comme si c'était seulement hier, la dernière nuit d’avril quand, me raccompagnant à la maison Sandou m'a dit : Et avec ce soir, commenceront les nuits de mai. Elles sont déjà envolées, et si vite. C’est vrai, le temps était plutôt semblable à un mois d’avril. Je me souviens surtout de l’allée des roses et de notre halte pendant la promenade au banc du parc sous le saule pleureur.

Aujourd'hui je suis dans un état épouvantable. Les choses qui me paraissaient intéressantes et belles jusqu'à maintenant, me paraissent grises tout d'un coup. Quelles peuvent être les raisons de ce changement ? J'ai mal aux dents depuis une semaine, mais je me sens toute retournée seulement depuis hier.

L'anglais ne m’intéresse pas, non plus, (je viens de commencer son étude). Rien. Ni mes livres français, ni la cuisine, ni les courses, ni même Sandou. La soutenance interdite de mon diplôme me cause de nouveau beaucoup de chagrin. Si l'on ne m'avait pas empêchée, j’aurais dû (et pu) finir mes études il y a un an. Je n’ai pas aimé la façon dont Alina a pris ce que je lui ai raconté. Elle m’a expliqué qu'en réalité Sandou m’a eue, en me laissant parler pour rien.

De Mon rêve familier par Paul Verlaine

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime et qui m'aime
Et qui n'est chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Oh que j'ai mal à la tête ! Le temps est si moche et tout m'est si indifférent, même savoir pourquoi Sandou ne m'a pas téléphoné, ne m’intéresse pas. Je voudrais quelqu'un de nouveau. Par exemple rencontrer Paul, Tibor ou un autre. Ce sera tout ce que le sort me réserve ? Qu’il sera bien de pouvoir s’en aller enfin.

Je ne sais pas comment ce sera là-bas, dehors. Mais au moins, il y aura quelque chose de nouveau. Donc intéressant. Mes dents me font tant souffrir ! Demain j’irai chez le dentiste.

Au lieu d’être heureuse des romans français que je viens de recevoir, je suis fâchée : ils me donnent mal aux yeux, mal à la tête. Rien à faire, trop de n’importe quoi (même bon) nuit. Je veux quelque chose de différent, d'autre ! Me distraire, travailler de nouveau, n'importe quoi. Le mieux serait de partir à la mer avec maman. Je rencontrerais sûrement des garçons là-bas. Pas si sûre. J'aurais voulu écrire tout à fait autre chose, mais c'est ceci qui est sorti. Bon, ça ne fait rien. Une autre fois.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'ai toujours aimé ce poeme de Verlaine ;-)))

Sophos