31 mai 1960

Tellement de choses s’agitent en moi. J'ai l'impression d'éclater d'énergie et de problèmes.

Serai‑je vraiment mariée dans un mois ? Irai-je à Prague et Budapest pour mon voyage de noces ? Trouverai‑je du travail ? où ? Serai‑je déjà à Vienne, ou alors...

J'ai trop de problèmes. Ils sont tombés sur moi en même temps. De toute façon, je veux me marier, coûte que coûte. Je m’entends très bien avec Sandou et je crois que cela continuera. Sans s'en apercevoir, il s'est beaucoup adapté à moi, lui aussi. Il serait dangereux de se marier avec un homme trop beau et il est assez intelligent, un homme trop intelligent est déjà faible et ne me plairait pas non plus. J’ai assez de volonté, d’énergie, j'aime mener (même si ce n’est pas ouvertement), donc c’est bien de ce point de vue aussi. Et bien sûr, je l'aime et il m'aime. Il est bon, honnête, pur, fin, etc.

Faudra-t-il se marier plus rapidement ? J'ai tellement peur que quelque chose intervienne.

En même temps, je voudrais trouver du travail, mais aussi partir d’ici, je voudrais rester en Roumanie avec tous et, oh, ma chère maman, que tout cela est difficile.

Deux observations :

(1) Quand on est faible et attristé, on réussit souvent dans ce que l’on n'a pas pu obtenir étant forte et heureuse. (2) Même pendant la plus grande intimité et amitié, il faut quelques mots agréables, pour les entretenir. Voir avec Alina. En réalité c'était instinctif. Mais je viens aussi de le lire dans La guerre et la paix de Tolstoï.

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