Membre l’Union des Jeunes Travailleurs.
J’ai viens de recevoir ma carte de membre !
C’était mon but pendant toute une année entière. À cause de cela, je n’ai plus rien écrit dans ce cahier depuis des mois, pourtant j’aurais eu beaucoup à raconter, mais j'avais décidé que les dernières lignes, la dernière page contiennent la réussite de ce but. Maintenant je me remets à travailler avec un nouvel élan.
Il est possible, quand même, que maman ait eu raison en me disant :
“Quand quelqu’un atteint un but très fortement désiré, il est toujours un peu déçu. ”Deux ouvriers de Hongrie ont répondu à ma lettre publiée dans le journal “Le Peuple libre” avec le thème « pendez Rajko ! » [1] (ils l’ont pendu). L'un me disait “une fille comme toi qui voit la vie devant elle comme un film, peut devenir l’exemple pour 100 autres”. L’autre m'a écrit: “il n'y a qu'une enfant d’ouvrier pour s'exprimer ainsi”. J’ai eu honte. [2]. J’essaierai de mériter leur confiance.
Je suis UJT-iste !
J’ai commencé ce cahier il y a un an et demi, depuis je me suis énormément développée, j’ai étudié et aussi grandi. (Enfin on a coupé aussi mes cheveux !) Mais c’est vrai, ce qu’a dit un savant grec : “Quoi que sache un homme, il ne sait toujours qu’à peine”. Cela s'est avéré pour moi pendant ces derniers mois, surtout du point de vue idéologique et politique.
Je suis devenue une grande fille, mais j’ai encore plein de défauts. Je n’ai pas d'amies ni amis à Bucarest, les anciennes sont loin. Je n’étudie pas assez bien pour réussir à accomplir mon désir d’étudier en Union Soviétique ou dans d’autres pays, comme la Hongrie par exemple.
En ces temps-là, c’était mon poème préféré :
Ma fille allumera par Horvath.
Je m’imagine comme
Au passé sur le champ
Arrachant des mauvaises herbes.
Comme eux épaississent
chuchotent les heures
de mes trente-neuf ans
Entre les mauvaises herbes
Tous mes rêves et désirs
Je m’en débats enchaîné
Il faudrait les enflammer
Ce fouillis, mon passé
pour que surgissent
des nouvelles pousses
tendant vers le ciel
avec fruits rouge feu
On devrait l’enflammer
mais j’ai peur d’y brûler
La vie ralentit vers la quarantaine
Fermant l’oreille
devant mon passé hurlant
je fonce et l’herbe se raréfie
Ma main est en sang
mon pied ralentit
mais devant s’éclaircit
À la sortie du champ
Ma fille l’a enflammé
Elle arrive jupe en flammes
Passant sur la braise.
[1] opposant hongrois qui voulait un peu plus d'indépendance des Soviétiques
[2] De n’être pas enfant d’ouvrier.
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