Chère maman,
1 janvier 2004
Cette fin d’année j’ai écrit à tous, mais pas encore à toi.
Ce n’était pas une année très sereine parce que j’attendais que nous partons à New York et au début ce départ s’étira de mois en mois, puis tombé à l’eau. Probablement il n’y avait aucune chance dès le début, mais comme un mirage dans le désert, j’y avais cru. Mon fils aussi. C’est fini.
En regardant mes autres lettres, je me suis aperçue que l’année dernière n’était pas aussi vide que ça ! J’ai re-édité tous mes journaux et les a fait lire à quelques uns que j’ai rencontré dans le cadre d’APA (Association pour l’autobiographie).
J’ai traduit ton journal que tu écrivis de mes faits et gestes de deux à trois ans. J’ai donné à lire aussi celui de grand-mère Sidonie et traduit un des journaux de ma fille. Un nouveau élan de travail. Aussi, quelques récits nouvelles. J’ai enrichi mon journal « Au delà de rideaux de fer » avec tes lettres. J’ai traduit mais pas encore ajouté d’autres.
J’ai passé deux merveilleux jours à Marly le Roi rencontrant plein d’autres écrivant des autobiographies. J’ai lu nombreux journaux, mémoires et autobiographies des uns et des autres. Et ceux de Klemperer et de Màrai, inoubliables.
On a traduit en anglais et français les 1700 pages serrés de journal de Klemperer, 1933 – 1944. Cet ancien prof juif marié à une catholique eut l’audace d’écrire jour à jour à Dresde pendant tout leur calvaire.
Màrai, romancier hongrois, a écrit des journaux toute sa vie. Certains passages inoubliables, de Budapest 1944 (il était déjà adulte, lui) et ceux écrits cinquante ans plus tard pendant l’agonie de son épouse.
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