25 juin 1948

Je ne recopie pas l'article, depuis lors, quatre autres articles écrits par moi ont été publiés dans la même revue. Je suis dorénavant écrivain. Je n’ai plus écrit dans ce cahier depuis trop de temps. J’ai terminé l’année scolaire, mais je ne connais pas encore ma moyenne.

Maman et ma tante m’ont dit qu'il ne faut pas avoir peur de “LUI”. Donc je n’ai pas peur. J’espère devenir une journaliste ou un écrivain connu ! Peut-être, un jour je verrai même ce journal imprimé.

Je ne suis pas Amoureuse. J’ai encore le temps. Ditta et sa copine Jetty sont pleines de suffisance. Je me fiche ! Je sais que je suis plus intelligente, j’ai plus de charme et même une meilleure silhouette qu’elles - le reste ne m’intéresse pas.

J’écris ces lignes depuis la campagne, je suis chez Lisette pour quelque jours. Elle avait travaillé sept mois chez nous comme bonne, pendant qu'elle attendait le retour de son fiancé prisonnier en Russie et pour que sa famille ne l’oblige pas à se marier avec quelqu’un d’autre.

Lisette m’a expliqué pendant notre promenade au cimetière depuis combien de temps leurs deux familles ont lutté (et même se sont tuées réciproquement) en m’expliquant pourquoi elle voulait mettre une fin à cette querelle une fois pour toutes et se marier avec son fiancé qu’elle aime, se marier malgré ses parents et bien qu’il refuse encore à cause de sa jambe perdue pendant la guerre.

Je viens d’apprendre deux superstitions (sans y croire), l’une dit : « Touche le bois. » Mais je m’en vais, envoyer un télégramme à maman : “Bien voyagé, peu dormi. Sois pas abattue. J’arrive lundi. Julie.”

1 commentaire:

coyote des neiges a dit…

«Toucher du bois», ce n'est pas l'expression décrite par Laurent dans «comptoirs du monde»? Et tu utilisais ce vilain langage à 14 ans??? Oooooh! Hooooonte sur toi!!!