Le samedi 20 juillet 2002

Je suis assis à l’ombre, mais partout autour de moi le soleil illumine l’herbe, les arbres, le toit rouge de ma maison, mes bignones et les roses, Une légère brise me caresse, les oiseaux chantent dans le cerisier de la cour, il est 21 degrés et fort agréable.

Les pétales extérieurs rose, plus clairs des bignones sont illuminés de soleil, à l’intérieur, l’ombre les rendent plus sombres.

Les gueules-de-loup ont fleuri pour la troisième fois, jaune, orange, rouge et blanc, ils se sentent fort bien au milieu de la plate-forme de mon jardin. Plusieurs vies, plusieurs fleurissons, l’un après l’autre.

À ma gauche, mon dahlia roux est sorti trois nouvelles fleurs, d’autres s’ouvriront au fur et à mesure. Le dahlia blanc, près d’elle, a enfin commencé à sortir, pour le moment ses feuilles.

Chacun se développe à son rythme.

De la plate-forme de fleurs de mes voisins, près de moi, des petits tournesols jaunes tournent leur tête vers le soleil, un grand buisson des lavandes odorant fleuri au-dessus.

Je suis sortie dans le jardin, en plein lumière. Dans la maison, les bignones pleines de feuilles et fleurs orangées allongées cachent le ciel. Je ne voulais pas lire à la lumière artificielle quand elle resplendit dans mon jardin. Je me sens bien ici. J’ai apporté un fauteuil de jardin et mon livre, le téléphone portable. Et maintenant, mon journal.

Aïe, aïe ! Une bête vient me piquer !

Il ne faut jamais dire trop vite « tout va à la merveille. »

C’était une fourmi volante : jusqu’ici je ne savais pas de leur existence. Heureusement, j’ai plein de spray contre les bêtes volants et rampants. J’y mettrai encore.

Des tout petits nuages blancs saupoudrent le ciel bleu clair. Tiens, un avion blanche passe, beau mais faisant du bruit. S’éloigne. Les ennuis ne restent pas non plus pour toujours. C’était le premier avion aperçu depuis que j’habite ici, nous ne sommes pas très éloignés de l’aéroport Charles de Gaule, mais assez. Un autre bruit s’approche. J’ai l’impression que les week-ends plus d’avions passent par ici. Fini, de nouveau on n’entend que le bourdonnement d’un grand mouche et des oiseaux se parlant.

Je ferme le cahier, j’ouvrirai mon livre.

***

L’odeur de terre mouillée, fraîchement arrosé (par moi) emplit mes narines. Mélangé, probablement de l’herbe que je viens d’arracher pour donner plus d’espace et l’air à mes fleurs. De temps en temps il faut arracher les mauvaises herbes autour de soi.

Tout en haut, trois oiseaux volettent dans le ciel. De loin, un chien aboi. Une voisine ouvre sa porte, elle grince. À travers les buissons, je devine plutôt que vois l’autre voisin se pensant et préparant le manger du chat qu’il a adopté.

***

J’ai lu. Fort bien écrit, ce livre que je viens de lire.

D’un coup, je relève ma tête. Il fait plus frais. Les petits nuages blancs de tout à l’heure ont disparu, le ciel bleu paraît fade d’un coup. Au-dessus de toit, j’aperçois encore quelques derniers nuages s’éloignant, disparaissant.

Je bavarde avec ma voisine irlandaise qui est sortie, elle voudrait caresser Lemac, le chat de mon fils qui est maintenant ici, mais le chat n’en veut pas, s’éloigne. Elle va acheter de pain au coin. Heureuse elle aussi du beau temps de ce matin. Lemac voudrait que je le caresse, se laisse caresser par l’autre voisine, madame Filipetto, pourquoi pas par cette jeune irlandaise ?

L’ouragan est passé. Annelise m’a fait le bonheur de venir me visiter avec les petits. Nous avons mangé dans le jardin, elle a emporté la piscine pour le prendre chez mamie Bernadette où ils trouveront le trou, je les avais accompagné chez eux pour récupérer ma voiture que je lui avais prêtée.

Au retour, plusieurs nouvelles joies : six livres m’attendaient dans la boîte à lettres, plus une grosse enveloppe de l’avocat. Le jugement de divorce recopié sur l’acte de mariage.

Les gosses m’ont donné des gros bisous sonnants avant mon départ. Quel merveilleux sourire, ceux des enfants !


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