5 juillet 2002

L’important est d’avoir du papier ou n’importe quel cahier à la main pour noter quand une phrase ou paragraphe surgit. Et, la plupart de temps, ce n’est pas ce gros cahier, près du lit, dans lequel j’écris. L’important est pour chacun sa vraie passion.

Pour Stéphanie, les pierres qu’elle sculpte, pour François, la musique qu’il joue, pour moi, le texte, le récit que je mets sur papier.

Enfin, je travaille. Sérieusement. Comme avant. Je me mets dès sept heures à l’ordinateur, je regarde le courrier électronique, puis je fonce dans la révision de mes textes et la refonte de mon journal 34 - 54 ans. Je me repose vers midi, je mange dans le jardin, puis je me mets dans la lecture d’un livre sur l’écriture. Dont je me repose, en me mettant à l’ordinateur et mes textes. Vers le soir, je corrige surtout le style. Je colle et coupe, imprime. Il est neuf heures du soir. Je me mets au lit avec le livre sur l’écriture. Bon enseignant, bon livre.

Au revoir, je continue à le lire.

***

Je viens refermer le cercle. Je suis de nouveau en plein boum, comme en 1986. Les quinze ans ne sont passés pour rien, mais l’important est que je suis en plein énergie.

Ça, c’est mon happy end.

Qu’importe, si je rencontrerai ou non encore un énième homme, si important qu’il devienne dans ma vie un jour, l’important est que je travaille, je vis, telle que j’aime, telle que je le veux. J’écris, je révise, je lis, le montre aux autres.

Je fais des photos. C’est ma nouvelle passion, à côté de l’écriture.

D’abord, c’était les meubles, les places libres, un miracle après tant d’années sans place. Encombré partout, mon logement n’a cessé de se rétrécir chaque année, pendant quinze ans, jusqu’à ce qu’il soit complètement disparu.

Ensuite, je me suis mise à photographier mes fleurs. Dehors, dedans, de loin, de près, de gauche, de droit. Contraste, perspective, vieux et jeune, à peine ouverte ou presque fanée, jaune, rose, couleur flamme. J’avais fait jadis des bonnes photos de gens typiques de Montmartre, vais-je les récupérer ou sont-ils déjà quelque part ici ?

Puis le chat sur la chaise de jardin. Et les gosses admirant une limace. Leurs parents, admirant les enfants.

Ensuite ma voisine. Je pourrais y aller, en faire d’autres, l’atmosphère n’a pas énormément changé. Ou j’en ferai de mon environnement nouveau.

Figure 3


Il pleut, il a pleuvoté toute la journée. J’ai même oublié de me réjouir qu’il ne pleut plus dans le salon. Seulement Lemac, le chat de mon fils, resté dans le jardin a miaulé puisque je ne le laisse pas se réfugier dans la maison.

— Même quand il pleut ? me regardait avec reproche Lemac.

— Oui, je regrette. Même alors.

— Je suis bien seul. J’y reste, parait me dire le chat

— Tu peux bien rester assis sur le fauteuil, ton coussin te réchauffe et il ne pleut pas là. Tu es à l’abri, et il ne fait pas froid.

Il me regarde avec dégoût, même l’aliment pour chat, spécial thon et carottes que je lui ai placées sur une assiette près de lui, ne suffit pas de le récompenser.

Mais un peu plus tard, l’assiette était presque vide.

Bien, je me suis consolée. Lemac aussi.


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