Enfin, rentrée

Chez bien chez moi.

Je suis arrivée hier, à huit heures après avoir « perdu » les six heures de nuit, comme d’habitude, en revenant d’Amérique. Départ, six heures l’après-midi, arrivé vers deux heures la nuit (matin), en y ajoutant les six heures perdues au retour, nous sommes déjà vers sept heures le matin.

J’étais la dernière, une des derniers à s’enregistrer (la voiture qui devait me prendre à l’aéroport Dallas était arrivée en retard avec presque deux heures), hélas, aussi une des dernières à récupérer mes bagages.

Un taxi nous dépose, moi et mes deux valises devant la porte de la cour. Heureusement, après une panique « où est mon portefeuille avec les euros » je l’ai trouvé avant que nous nous arrêtions.

Je tire un à un mes bagages jusqu’à mon jardin : envahi des herbes sauvages. Mes beaux dahlias décaissés, non coupés, ni les roses, l’allée jonchée des feuilles mortes. L’ex institutrice m’avais assuré d’être une excellente jardinière pourtant.

Bien.

Où est ma clé ?

Les volets n’ont pas été clos mais partout, ça sent fermé. J’ouvre toutes les fenêtres.

Il fait beau à Paris : vingt à vingt-deux degré. Sauf la dernière journée, à Washington, on pouvait à peine sortir de chaleur étouffant et de l’humidité y ajoutant.

Je bois de l’eau et mange une mousse au chocolat : est-ce celui que j’ai acheté il y a un mois. L’évier n’est pas propre, la cuisinière plus sale que je l’avais laissé. Un lit d’enfant ouverte dans mon salon ! Sinon, la maison, mon nid m’accueille en me souriant.

Je dois faire le lit, me reposer.

Non, d’abord défaire mes bagages. L’une est pleine des livres, l’autre des vêtements. Je pose les livres sur la banquette, les vêtements propres sur le bord du fauteuil. Les sales directement dans la machine à laver avec les anciens draps trouvés par terre dans la salle de bain.

Je lave l’évier, la baignoire, le cuisinier, fais le lit.

Donne à manger au chat, le caresse.

Je ressors, coupe les bouts fanés de mes fleurs, arrache quelques plantes sauvages, le reste sera pour un autre jour.

Mon fils arrive avec la clé de la boîte à lettres. Je pose les lettres sur la table. Il referme le lit d’enfant qu’il avait emprunté à la dame américaine quand la fille de celle-ci est arrivée de l’Amérique, surprise !, non pas seule comme prévu, mais avec un petit bébé dans les bras. Le lendemain, elles sont parties, dame, fille, bébé, à Bordeaux.

Où ont-elles laissé mes clés ?

Lionel travaille tout ce week-end, comme il a travaillé tout l’été aussi, cette année. Où est pour lui la semaine de 35 heures, et pour tous travaillant en informatique ? Il travaille, comme moi jadis, jour et nuit, souvent sept jours sur sept.

Heureusement, c’est vrai ce que tu m’avais révélé, me dit‑il, » je travaille bien sous pression, comme tu me l’avais dite une fois ».

L’important est que ton travaille te plaît. C’est pour quand ?

Le programme qu’ils préparent sera exposé vers quinze ou dix-sept septembre, bientôt. Il a quand même pris un jour de vacances, le mardi, c’était un jour « J » important : la rentrée en classe de Gabrielle. Trois ans et demi, pour elle c’était sa première journée d’école (maternelle).

Le jour « J » aussi pour David, deux ans, il reste dorénavant à la crèche parentale sans sa sœur. Lionel est un fort bon père. Il est aussi un très bon fils.

Je le raccompagne jusqu’à ma voiture, il va au travail avec, leur nouvelle bagnole a un problème.

T’es sûr, Maman ?

— Oui, je me débrouillerai.

Je vais aussitôt jusqu’au coin acheter du pain frais à la boulangerie.

Brioche ?

Je n’en ai plus.

Bon, alors un chausson aux pommes.

Alors, les vacances, c’étaient bien passés ?

Eux, ils n’ont pas pris cette année des vacances, au moins, pas pendant l’été, elle me l’avait raconté avant mon départ.

Je trouve un yoghourt au frigo, ça ira. Je me fais un café et je m’endors.

Au réveil, j’étends mes vêtements lavés dans le jardin, il y a juste assez du vent et un peu de soleil : jusqu’au soir ils seront secs. Ils sentiront bien.

Je parcours mon courrier, rien de trop grave. Les revues, je les ouvrirai un autre jour. Je me repose, je lis, j’admire mes géraniums roses. Je leur donne de l’eau qui leur manquait. Quelques bignones en fleurs arrivent encore jusqu’aux fenêtres.

C’est bien à la maison.

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