7 novembre 1958

C’est vraiment un temps de grands bouleversements. Il est possible qu'il y en ait eu déjà autrefois, mais pour beaucoup, il n'y avait pas d’occasion de douter. Il y avait moins d’événements bouleversants qui les faisaient douter de leurs croyances, de ce qu’ils avaient appris, lu et entendu.

Que le temps où j’étais avec Simon me paraît lointain ! Il ne m’intéresse plus du tout, même pas comme copain, au moins son fantôme m'accompagne encore quelquefois quand il s’approche de moi dans la rue. Sinon, il m'indiffère. Par contre Sandou... Moi qui ne voulais pas partir, croyant à la justice, en tout. Je m’enfuis vers Sandou pour échapper à mes problèmes. Ses yeux amoureux me regardent avec chaleur et admiration, ils me câlinent et me tranquillisent, donnent du bonheur. Je l'aime, je le désire et c'est si agréable. Est-ce que j’analyse trop ? Probablement. J'ai de qui l’hériter. Mais est-ce mauvais ?

Quel monde est celui-ci ! Où rien n'est certain. On ne peut croire tout à fait en rien. Tu ne peux jamais savoir ce qui est vrai, ce qui est bon, etc. Pour ça. Mais surtout, parce que depuis un certain temps je me sens ainsi. Oh que j'ai été mécontente hier, quand les six anciens copains de Simon sont venus chez moi et que je n'ai pas pu être avec Sandou. Est-ce que je l'aime lui ou je m'aime ? Quelles pensées !

Je ne regrette pas d’avoir rompu avec Ilan. Le sort a décidé. Je n'ai pas dû y réfléchir. Surtout, parce qu'il ne me parlait plus. Donc Julie : si tu aimes une fois, exprime-le, ne le cache pas, cette franchise-là ne peut te nuire, seulement t'aider. Écoute les conseils d’Ovide!

Aucun commentaire: