Borszék

6 septembre, 1957

Je ne suis pas entrée chez le photographe, il avait fait trop d’allusions salaces. Par contre, j'ai très bien dîné dans la cantine d’une entreprise pour seulement cinq lei, (argent roumain, équivalent au franc) dorénavant j’essayerai de manger ainsi. Ensuite j'ai rencontré dans le club le garçon du bateau, lui et sa copine m'ont raccompagnée jusqu’à la maison et je lui ai donné le reçu pour qu'il prenne mes photos. J’ai dormi seule dans la chambre des filles, j'ai lu.

À six heures du matin, j’étais déjà dans le bus et à sept heures j'étais arrivée à Borszék. Je suis restée indécise juste un moment, ensuite j’ai commencé à agir. J'ai demandé à la fille du Bureau des Répartitions si elle connaissait une chambre. Elle m'a orientée vers Villa Violette où je suis. Un petit pavillon tout blanc et amical à côté de la forêt et surtout, d’un aspect très propre. Enfin, j'ai un lit confortable avec un duvet, une armoire et de l'eau chaude (même avec une salle de bains que j’ai le droit d’utiliser). Une petite chambre pour moi toute seule. En plus, par terre dans un grand tas, plein de livres policiers !

Il pleuvote. J'espère que bientôt le soleil ressortira et que demain le temps se réchauffera un peu. Lavée de la tête aux pieds, je suis couchée entre des draps propres et bientôt je dormirai. Cette villa me rappelle sans cesse, celle de la pièce de théâtre Jeux de Vacances de Sébastien.


[1] Équivalent à l’Office de Tourisme, mais on y venait comme envoyé par le syndicat, et c’est là qu’on répartissait qui va aller où. Peu venaient comme moi, touristes.

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