7 septembre 1957

Que Borszék est différent ! Tranquillité, bon air, logement agréable, c’est vraiment un lieu de repos. Confort, et plein d'endroits pour excursions, mais faciles et près, d’énormes sapins majestueux, de très bonnes eaux minérales diverses (d’où son nom.) Silence. Bien sûr, pas absolu. Hier après-midi, je n'ai pas pu m’endormir à cause de la radio d’un voisin, mais maintenant, à travers ma fenêtre ouverte j’entends seulement les chants des oiseaux.

J'ai essayé d’acheter un livre pour étudier, mais je n'ai rien trouvé, pourtant ici je pourrais bien bosser. Je suis donc obligée de lire les romans policiers à ma disposition. J'ai un peu mal aux yeux, mais dehors il pleuvote, quoi faire d’autre ? Je suis devenue paresseuse même pour écrire.

Aujourd'hui j'ai dîné sans payer ! Dans une très bonne cantine, quand j'ai raconté que je n’avais réussi à trouver à manger nulle part. Autant je me sentais misérable avant dîner, (j'étais entrée en vain dans un restaurant après l'autre on ne voulait m’accepter nulle part[1]), autant j'ai été de bonne humeur après. Et maintenant même le soleil brille de nouveau !

Je suis assise dans le jardin parmi les fleurs, dans un fauteuil agréable avec une couverture sur moi et je lis, j’écris. Á bientôt, mon cher journal, ici, tu es le seul avec qui je peux parler, à qui je peux tout raconter.

[1] C’étaient des restaurants d’entreprises n’acceptant que ceux « reparties là »

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