8 novembre 1957

À mon avis, si quelqu’un veut paraître plus qu'il ne vaut, il paraîtra moins. Seul celui qui se sent amoindri veut paraître différent, n’étant pas content de ce qu’il est. Moi, je ne veux jamais paraître mieux, différente de ce que je suis, ma devise est : "je suis ainsi". Si on me prend telle que je suis, bien, sinon tant pis. Je suis contente comme je suis, (et cela est extrêmement important).

Les garçons de la bande à Simon, seuls, sont pas mal, mais ensemble ils veulent être mieux que les autres, s’imiter l’un l’autre, et à cause de ça, ils deviennent insupportables.

Aujourd'hui Radu, l’ingénieur rencontré en excursion, est venu me voir, je crois qu'il est amoureux de moi. Pourtant, il a deux enfants et une femme, je n’enlève pas son mari à une femme et, de toute façon bien qu’il soit intéressant et intelligent, il ne me plaît pas comme homme. Je le plains, je crois que c’est un chic type et le fait que je lui plais, me donne confiance en moi.

Hier soir, huit garçons sont venus chez moi : Marcel, Thune, Mircea, Grigore, Stéphane, Lonci, Monel, Simon (ils n’ont pas beaucoup de places où aller en groupe). Ils ont joué au rami et au poker. Ils m'ont demandé d’y participer, mais je n'avais pas envie. Ils voulaient m'apprendre à jouer au poker. J'ai finalement regardé Lonci jouant. Stefan m'a aussi appelée près de lui, mais je n'ai pas voulu quitter Lonci qui se vexe vite.

Ce groupe est très bien pour moi, j’apprends comment il faut se comporter parmi beaucoup de garçons. C’est très important. J'apprends facilement. Au début, je ne me suis pas sentie bien parmi eux, j'étais embarrassée. Hier j'étais déjà tout à fait à l'aise. Je suis fière d'être une bonne hôtesse, une bonne maîtresse de maison, j'ai l'ambition de l’être, j'aime recevoir. J'espère qu'Eugène ne s'était pas fâché ce matin, quand j’ai dû le mettre dehors, en réalité il était passé juste pour me rapporter des disques.

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