Qu’est-ce qui m’a tellement déstabilisée ?
Pas le retrait de quatre points de mon permis de conduire, ni l’amende, ni même les accusations infondées que j’aurais grillé le feu rouge : tellement faux! J’avais des voitures, tout autour de moi. Même si pendant un second, mon regard a suivi la main de François me montrant vers où aller, gesticulant et criant, cela n’ait pu être assez qu’un feu passe à l’orange puis à rouge… depuis une minute, comme la jeune policière a affirmé. J’ai accéléré plus tard sur la route, sinon, je ne comprends pas pourquoi elle a arrêté notre voiture.
Ensuite, elle est venu me demander les papiers, je lui ai donné en demandant pourquoi elle arrêt ma voiture? J’ai dit ensuite que je n’ai pas passé au feu rouge. La fille m’a répondu : « Si vous ne voyez plus les feus rouges, vous ne deviez pas conduire. » Ma vue est très bonne. Le ton de sa voix était moins. Puis, elle demande pourquoi la voiture est immatriculée à Maux et j’habite à Paris ? Le nom de mes parents, quel est ma profession ? Informaticien, mais actuellement au chômage (après François, préretraite). « Alors, répondit-elle, vous êtes sans profession. » Est-ce ceci qui m’a tellement bouleversé ? Puis, nous attendons.
Eux, dans leur voiture. J’y vais. Croyez-moi, je n’ai pas passé au rouge. « Si vous ne vous rendez compte ce que vous faites, vous ne devriez pas conduire. Attendez. » Enfin, ils arrivent : quatre points. Pourquoi? Je regarde : la jeune policière rigole, comme si elle m’aurait fait un bon coup, donné une bonne leçon. Après François qui pourtant est d’accord que je n’ai pas passé au rouge, il ne fallait pas répondre. « Et puis, de tout de façon, dit-il, ils ont maintenant des ordres à être stricts, sévères avec les étrangères. »
Suis-je étrangère? Suis-je sans profession? Suis-je coupable d’avoir affirmé mon innocence? Aurais-je du me taire? Habitons-nous dans un pays policier où ils ont raison et nous autres n’avons qu’à nous taire? Je croyais qu’en quittant
François le croit. Il croit en autorité « investi ».
J’avais peur de revenir à la maison, j’avais l’impression d’être suivi, persecuté, en chaque voiture de police aperçue à la place de voir « ils nous défendent » comme avant, c’était « ils sont après moi ».
Ce n’est pas vrai, cela ne peut être vrai. Et François... Même à ma mort, je resterai une étrangère, partout? Même pour lui ? À cause de mon accent, puisque je ne me comporte pas non plus tout le temps comme il s’attendrait. Pourtant, j’étais calme, je n’ai pas élevé ma voix. J’ai osé répondre, me défendre… et alors?! J’ai encore l’impression de trembler. Je leur ai paru suspect parce que je ne suis pas née en France, comme il me l’affirme, et à cause de mon accent?
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