18 Novembre 1994
Ce matin j’ai eu une révélation.
Je croyais que pendant les 7 ans d'absence de mes journaux, je n’avais rien écrit. Je me suis rappelée d’un coup que c'est n’était pas vrai. Je crois que même en Belgique, quelques jours seulement après ma sortie de Roumanie, j’ai continué à écrire. Je me rappelle Bruxelles, où enceinte, me sentant très seule, ayant des nausées à cause des odeurs du restaurant du petit hôtel Italien, j'écrivais. Puis en Israël, j’ai décrit ma rencontre avec ma famille, ma solitude, l'attente de revoir Sandou. Je viens retrouver ces lettres !
Je suis sûre aussi que j’ai décrit dans un journal mes réactions après avoir connu Déborah, belle-mère hypocrite ; les premières paroles ‘aba aba’ d’Agnès ; mes craintes et incertitudes. Mes joies de femme épanouie, mes premiers soupçons et le départ de Sandou en France. Ma solitude pendant que mon mari était loin, partie pour
Sandou a lu ce que j’avais écrit en français (ou en roumain ?), il ne l'a pas apprécié. Où sont-ils? Perdus, jetés, cachés? Et mes lettres? J’ai écrit énormément pour mes amies entre 73 et 75. C’est dans ces lettres que je m'exprimais, mais aussi en discutant avec Stéphanie. Et juste avant mon départ vers l'Amérique, j'avais fait des cassettes, en y mettant mes poèmes préférés, effacées hélas quelques années plus tard par du twist d’une copine de mon fils.
Encore aujourd'hui, j'ai l'impression que les périodes où je n'ai pas conservé mes journaux, mes écrits, c'est une période "perdu" de la vie.
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