29 Novembre 1994

Quel plaisir d’être à la maison et de nouveau réuni avec François ! Quel merveilleux mari et combien je lui ai manqué ! Trop. Ne plus le laisser seul si longtemps, ou très rarement. Comme il sait me montrer sa joie, me dire que je compte tant pour lui ! Je suis enfin à Ma Place. Et, la calinotherapie - que c'est bon !

Ionel est venu m’accueillir, lui aussi avec tant de chaleur et compréhension, il me dit “moi, je veux bien lire ce que tu as écrit, mais il faudra corriger le français, n’est-ce pas “. Bien sûr. Quels êtres fantastiques ! Mon petit fils aussi.

J’ai dédié ma thèse de doctorat à Paula (mon arrière-grand-mère), à grand-mère, à maman et à Agnès, aux femmes dont j’ai hérité et à ma fille qui a hérité de moi. Je dédierai ‘Au fil de la pensée’ aux trois hommes qui le comprendront et l’apprécieront. À François, à Lionel et à l’homme futur que Alexandre deviendra, qui le lira, probablement, quand je ne serai plus là.

François est l’homme devant qui je ne dois pas cacher qui je suis. Je peux être moi-même, presque complètement. De jour en jour il m’apprécie d'avantage et pour autre chose. Il devient de plus en plus jeune, sensible, inspiré. Enfin, enfin j’aide quelqu’un à mieux faire ce qu’il aime faire, ce qu'il veut réaliser. Et Lionel est assez mûr, ouvert, profond pour le comprendre, l'admettre.

Agnès m’a dit que pour elle mes journaux sont ‘trop intimes’. Pendant ces deux semaines passées chez eux, elle n’a pas voulu regarder mes traductions, ni même en parler. Si on ne peut pas communiquer sur ce qui nous concerne, nous intéresse, de quoi parlerons-nous ; de bobards ? Elle m’a heurté, j’avais tellement envie de les discuter, de les partager avec elle. Même de mes 20 premières années elle n’a pas voulu en parler, ni les regarder. Je n'arrive pas à comprendre. Mais maintenant, je suis redevenue forte.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

peut-être avait-elle peur de découvrir une "autre" mère, qu'elle ne connaissait pas.
Tous les enfants ne veulent pas forcement savoir ce que sont vraiment leur parents. Ils en ont une image, de leur enfance.
Et au vu de tous les problèmes, les douleurs que vous avez eu, rencontré, partagé, elle n'avait peut-être pas eu envi de les voir par tes yeux, d'en discuter avec toi, parce qu'elle, son choix était de les avoir "oubliées", enfoueis dans sa mémoire.
Elle s'est refait une vie. Très différente de celle d'avant.

ce n'est pas facile d'accepter de s'y re-confronter.

Mais je suis plutot comme toi. Moi, je sais que j'aime savoir comment était mes parents, mes grands-parents.
Même si certaines zones d'ombres ... je ne me sens pas d'en parler directement avec ma mère :-(
Et pourtant, on s'entend très bien. Et on a reparlé de choses dures d'autrefois.

Et aujourd'hui ... l'a-t'elle lu, ton livre ?

Sophie

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

Non, je ne crois pas, peut être, quelques bribes ici ou là - mais elle a lu entièrement le journal de son arrière grand mère Sidonie et même parlé de ce journal à son école où elle enseigne.

Mon fils non plus, mais ma belle fille a lu des gros parties par contre, et mes amies ont tout lu, comme certaines membres des associations où j'ai travaillé, femmes mais aussi hommes.

Anonyme a dit…

celui de ta grand-mère, c'est different, cela ne la touche pas d'aussi pres ....

J'espère qu'elle le fera un our ;-)
Bon w.e. , Julie !

Bisous
sophos