Histoire d'une stage (fin)

Les enseignants

Au début, il était question de nous donner des Professeurs de Faculté. Ensuite (à cause des maladresses), ils n’ont pas trouvé même des Assistants. La plupart de nos enseignants viennent de l’Institut de Recherche des Antibiotiques. Pourquoi pas, la paye est bonne. Ils sont tels quels. Les trois enseignants de Microbiologie paraissent bien, mais sont de piètres pédagogues. Nous, ayant déjà étudié pendant 12 ans, reconnaissons aussitôt un prof et savons comment devrait être un bon enseignant : bien expliquer et beaucoup exiger.

Comme nous ne savons pas du tout de microbiologie, je ne peux pas estimer s’ils connaissent bien ou non leur métier, chacun nous raconte son travail.

Notre meilleur prof est Sternberg, il fait le cours de Chimie Physique. Il sait bien l’expliquer, c’est une bonne tête. Aussi celui de Technologie, mais il est paresseux. L’autre, un peu moins, c’est un homme comme il faut mais faible.La Chimie Organique est enseignée par un Pharmacien, ce qui dit tout. Il en sait moins que les deux tiers de la classe et, hélas, il est sot. Si on le dit au directeur (bien sûr avec un peu plus de tact que ce que je viens d’écrire), il répond : vos enseignants sont tous des sérieux savants, s’ils n’ont pas de dons pédagogiques, je leur enseignerai.

La langue russe nous est enseignée par une femme n’ayant aucun sens pédagogique, non plus. Mais son mari, il en a plein. Et le livre de Russe, recommandé par Rotaru est bon. Il aurait été mieux si c’était Sternberg qui nous apprenait le Russe, il le sait bien. Mais la Chimie organique, n’importe quel technicien parmi nous pourrait mieux l’expliquer que ce pharmacien, même un des élèves pharmaciens s’y connaît mieux que lui. Bien sûr, tous les pharmaciens ne sont pas nuls. (Mon père est aussi l’un.)

À cause de Toma ayant trouvé les élèves futurs cadres tel qu’il a procédé, la moitié de la classe a un niveau nettement plus bas que la nôtre. Ce n’est pas leur faute. Mais nous devons le souffrir, et surtout notre préparation s’en ressent. Nous apprenons plein de choses, déjà bien connues, paraissant compliquées et difficiles pour les autres, mais ils sont obligés de l’apprendre (et souvent d’un mauvais prof).

J’imagine, combien de choses importantes nous pourrions apprendre entre temps, à la place.Il y a encore d’autres problèmes, surtout autour des travaux pratiques, mais l’école marche, les élèves apprennent plus ou moins et il y en aurait qui pourraient reprendre l’usine en main.

J’écrirai davantage une autre fois, j’ai déjà usé toute une matinée pour écrire. Au revoir, mon journal.

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