Juillet et août seront bientôt finis. L’été nous a aidé, se refaire. François parait sorti des bas et des hauts et en plus, il est tout contant d’être avec moi et de sa musique dans laquelle il fait des progrès qui l’émerveillent. Mohand est avec Valérie qui resplendit depuis qu’il a réussi de sortir enfin d’Algérie. Lionel a fait des merveilles au travail. Gabrielle commence à s’habituer aux biberons.
Je suis apparemment guérie et j’ai recommencé de nager assez souvent. J’ai maigri déjà dix kilos, ce qui m’enchante, même si c’est loin d’être assez. Je continuerai. D’après le docteur, il faut encore six kilos de moins, d’après moi davantage. On verra.
La nourriture ne m’obsède plus et je trouve d’autres choses pour « compenser » quand l’angoisse ou la fureur m’envahit.
J’ai trouvé, souligné et traduit de nouveaux textes, explications. Je commence à mieux comprendre les BABA de l’écriture, et surtout, ses raisons profondes, pouvoir expliquer non seulement le comment, mais aussi le pourquoi. Tout cela étale devant moi énormément de travail à réaliser, mon livre se trouvera de nouveau bouleversé « de-françisé » mais nettement meilleur.
Nous sommes à Celles, François joue à l’orgue, il prépare la messe de demain. Son petit orgue nouveau, acheté pendant que j’étais en Amérique, a des sons très agréables. Je suis dans mon bureau, assise sur le sofa, la fenêtre ouverte. Des muscats roses dans la fenêtre de la voisine. Prête à démarrer bientôt mon atelier d’écriture. Un peu mal à la gorge, je tousse trop souvent, le dos m’embête de temps en temps aussi. Mais la vie est belle. Même si elle ne sourit jamais assez longtemps, je m’en réjouis, je la goûte avec délices.
Et il m’a fait l’amour hier soir, ce matin de nouveau, à sa manière, mais très efficace. Je me sens merveilleusement bien dans ma peau.
Mes 65 ans, ses 70 ans, ne pèsent pas trop.
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