Mon chéri

Dimanche, 7 ou 8 septembre 1963

Mon chéri,

J’ai reçu aujourd’hui tes lettres écrites juste il y a une semaine. J’espère qu’entre temps tu as reçu mes autres lettres et que bientôt je recevrai ta déclaration puisque depuis trois jours j’ai reçu ma Carte d’Identité et maintenant ne manque plus que ta déclaration pour Agnès pour que je puisse demander le passeport.

Je voulais aller demain à Nazareth mais je vais devoir le retarder puisque depuis hier il y a grève des autobus. Je pourrais aller en train à Haïfa et partir de là. J’irai cette semaine, d’une façon ou de l’autre. Pour le moment, seule.(1)

J’ai pensé moi aussi qu’il serait bien se promener ensemble, épaule contre épaule. Juste ça nous rendrait heureux.

Je suis assez paresseuse ces derniers jours et je passe le temps lisant un tas des livres policiers en anglais (je les obtiens plus facilement ceux-ci). Je sais que ce n’est pas bien et qu’il ne faudrait pas, je décide d’arrêter, puis je deviens tellement nerveuse que je prends une autre comme médicament – et temporairement au moins, il aide. Hier nous avons été à la piscine de Givatrambam avec Agnès et elle s’est distrait formidablement bien, elle et très courageuse et veut aussitôt imiter les grands essayant (20 – 30 fois) sauter (mais seulement serrant bien ma main). Elle s’est vite fait des copines là et elles ont joué avec le douche, (s’approchant et s’enfuyant).

Le soir j’étais avec Zsuzsi, Klàri et tous nos enfants au parc, Agnès dans la robe que je lui avais acheté (10 l) avant notre départ à Naharie et elle ressemblait à une papillon, et riait, courait, etc. toutes les deux mères ont envié et Zsuzsi disait « Kati était ainsi petite mais n’a jamais eu une telle robe ». Ce que bien sûr je ne crois pas. J’étais très contente d’elle, sauf qu’elle a appris à faire pipi comme les garçons (fait semblant le montrant seulement) mais pas souvent et cela lui passera. Le mot qu’elle répète le plus souvent ces derniers jours est « Cela », l’a-t-elle appris de moi ? Elle mange bien, de la soupe, de la viande, des œufs, tout qu’elle ne voulait pas jusqu’à maintenant.

De nouveau une vague de chaleur nous a envahi, Klàri disait que dans le journal c’était écrit 35 à 60 degrés pour Tel-Aviv. Mais je commence presque à m’y habituer et seulement le soir, quand l’humidité s’abat je souffre de cette chaleur suffocant.

Je pense beaucoup à nous ensemble et penser à toi me réchauffe le cœur. Que c’est bon de nous avoir ! Et que nous avons la petite. N’est-ce pas monsieur ? !

J’espère que tu sais que ton départ de ton poste actuelle n’empêchera avec rien notre rencontre, à partir de 25 octobre nous pourrions être ensemble, dans ce cas je fêterai la naissance d’Agnès avec les enfants d’ici avant notre départ. D’après ce que tu m’écris je ne crois pas que cela veut la peine que tu restes encore dans cette endroit, mais arrange-toi une autre travail à partir de là, ne pars pas définitivement de ce moulin jusqu’à ce que tu n’as pas fixé un autre où aller.

Je crois c’est une très bonne idée de faire paraître une annonce dans le journal de Meunerie, mais tu pourras en même temps répondre toi aussi aux offres de travail de ceux qui cherchent un Chef Meunier. Qu’étaient les résultats des deux réponses arrivés à Zurich ? De toute façon, entends-toi bien avec ceux de St. Didier pour qu’ils te donnent une bonne recommandation, même si pour le peu de temps que tu as travaillé pour eux. Cela signifie quelque chose, je crois. Voudrais-tu que j’en demande un de Roth ?

C’est 5 p.m. et Agnès vient se réveiller je finis rapidement tant qu’elle me laisse et nous irons à la poste aussitôt que je l’habille.

Je t’embrasse avec beaucoup, beaucoup d’amour mon cher garçon
Juli
(ou Judit comme t’aime mieux m’appeler)
et Agnès(crix crax)

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