4 octobre 1963

Comme tu le disais, mon amour, avec ta lettre de minuit trente tu as réussi à me rendre malade. Bien que je l’ai reçu le midi, je n’arrive plus à dormir. Plaisant rêves, dis-tu, bien merci. Si tu es près de moi, je te tourne le dos et je m’endors aussitôt (quelquefois) mais autrement, comment diable pourrais-je dormir.

Tu vois pourtant que je fais tout pour qu’on soit ensemble le plus rapidement possible, que veux-tu de plus ? Ne me fais pas de mauvais sang, mon garçon ! Viens ici, je te fais de place près de moi. Et je me retourne, juste pour faire semblant. Ne peux-tu venir ainsi près de moi ?

Eh, mieux vaut parler des choses « pratiques » ou au moins, actuelles. Je donne l’examen de nouveau lundi à 7 et demi, si je ne le passe pas je m’inscris pour le 21 et partirai seulement le 25 ou 26, si je passe cette fois, je commande le billet pour 20 octobre. J’étais à Zim, le coût est la même qu’au bureau de voyage mais il n’obtient pas de visa. Je suis allée au consulat français, si tu n’a pas de billet aller – retour, obtenir un visa est difficile, donc cela vaut la peine de passer par l’Agence de Voyage qui l’obtient à ta place. J’irai à « Mundus » , l’autre est antipathique et ne vaut pas deux sous. Celui-ci paraît une agence sérieuse et bien informé et ils m’ont promis de résoudre les visa avec le billet aller seul.

J’espère, sinon avec plus, louer l’appartement avec 150 l, la moitié avance, alors je me suis résolus les problèmes financières, je ne vends plus rien et je les prend avec moi. J’étais à la douane, je peux prendre ce que je veux. Et si je les prends avec moi sur le bateau il ne coûtera pas beaucoup. Je ne descendrai pas à Genova, surtout parce qu’Agnès n’est pas encore assez grande pour une longue voyage en bus, qui sait quoi encore. Même sur le bateau il ne sera pas très facile, mais elle se trouvera des admirateurs comme elle est très amicale.

C’est un peu difficile avec papa, Ila dit qu’il ne se sent pas très bien, doit voir le docteur de nouveau au milieu du mois et probablement suivre encore un traitement douloureux et Ila dit que c’est vrai qu’il ne supporte bien le froid et qu’il devrait revenir au plus vite possible ici. D’une autre côté, naturellement, il voudrait être avec nous le plus possible – moi aussi d’ailleurs – je ne sais pas comment résoudre ceci, je pensais qu’il pourrait venir chez nous ou nous rencontrer à Bruxelles s’il sera absolument besoin que j’y vais personnellement pour arranger les histoires de passeport. De tout façon, je veux demander une visa française, un belge et un suisse, les avoir, puis on verra. De toute façon, invite-les. Je sais qu’il sera mieux juste nous trois, mais, que dire, tu comprends toi aussi, puis ils repartiront et nous resterons seuls, ensemble.

Je les ai écrit deux longues lettres sans recevoir aucune réponse pour le moment. Dimanche six sera l’anniversaire de papa et je lui ai envoyé un télégramme mais pas écrit.
Avant-hier j’ai pris cinq glaïeuls pourpres de toi à moi, j’en ai porté aussi trois chacun à Irène et Violette aux repas des fêtes. Elles commencent à s’ouvrir seulement aujourd’hui, elles sont très belles.

Hier Irène et Violette ont été ici est elles ont beaucoup aimé le logement. Il paraît même qu’il « sent » propre (personnellement je n’aime pas cette odeur de chaux).

Par contre, j’ai réussi à partir aujourd’hui en oubliant d’éteindre le feu sous la casserole (les voisins entrant par la fenêtre l’ont fermé) et la cuisine sent à fumé, encore heureux que rien ne s’est passé, ni les murs, ni le plafond ne se sont pas couvertes de trace de fumé. La voisine dit « quand quelque chose brûle, c’est la chance qui arrive. »

J’étais ce midi aux associés d’Hermann et j’ai reçu 120 lires pour 3 jours travaillés auparavant et j’irai mardi et encore une journée, l’argent gagné sera bienvenu ! Sinon c’est très agréable et sentimental : regard cet argent est vraiment à moi, je les ai gagné par mon travail et mes connaissances. Comme ingénieur chimiste ! Dis, autour de là-bas, n’y a-t-il pas un quelconque possibilité, une besoin de chimiste ? De toute façon, pas pour le début, je veux d’abord rendre agréable notre foyer et je ne peux pas laisser non plus seule Agnès au début dans un lieu nouveau pour elle. Dans le livre c’est écrit qu’à partir de 2 à 2 1/2 les enfants sont le plus « enfant de maman » en se tenant près de la jupe et ne veulent pas la laisser. Donc ce n’est pas seulement elle ainsi, mais en général.

J’écris, je t’écris mais je suis encore troublée.

Peut-être tout simplement je n’ai sommeil ayant bu un expresso vers onze heures. D’habitude je dors l’après-midi avec Agnès et le soir me couche une ou deux heures plus tard qu’elle. Elle s’endort maintenant autour de huit et demi même si je le mets au lit plus tôt.

Au revoir, pour le moment, au plus tôt possible, J
Je t’envoi encore une baiser aujourd’hui, dimanche 6 octobre.

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