Imagine-toi

Mon cher ours, 25 mai 1961

Presque 24 heures se sont passées depuis que je t’ai écrit ! Ceci n’est pas admissible. Donc j’ai pris rapidement le stylo et le papier et je suis de nouveau avec toi. Tu ne peux même pas te rendre compte (mais en réalité si) combien cela me fait plaisir quand je reçois des nouvelles de toi. Elles me font te sentir plus proche, et bien que tu sois encore loin la distance et le temps qui nous séparent avant de nous revoir diminuent. Comme si tu étais palpable. Tu comprends ?

Tu ne te plains pas, les problèmes domestiques ne te découragent pas? Que dirais-tu si tu faisais le ménage tous les deux jours, un peu de nettoyage, d’ordre, cela vaudrait vraiment la peine. Mon amour, je peux m’imaginer combien cela peut t’être désagréable de revenir dans la maison vide, personne à t’attendre, tu n’aimais pas cela avant non plus, mais mets ma photo bien en vue et imagine-toi qu'aussitôt après que tu rentres à la maison je te saute au cou et après... tu verras tout seul. Tu pourrais quelquefois inviter ta soeur au théâtre. Je voudrais avoir des nouvelles de mes amies Véra, Alina, Maria. Je t’aime beaucoup, mon garçon aimé, chaque jour je me sens plus près de toi.

Ici il fait beau, je me sens comme si j’étais en vacances à côté de la mer, je mange beaucoup, en plus des légumes d’été il y a aussi déjà des raisins de très bonne qualité et j’ai commencé à prendre un peu de poids. Je suis en train d’apprendre sérieusement l’anglais, puisque partout où je veux m’engager comme chimiste ils me demandent ou l’allemand ou l’anglais, et bien sûr c’est l’anglais sur lequel je travaille, puisque je dois seulement l’améliorer.

Bonne nuit, je t’embrasse, Julie

Cher Sandou, ta lettre m’a rendue heureuse et sur tout que tu as écrit de chaud et gentil de notre Julie aimée, gentille et intelligente, je suis d’accord avec toi. Nous t’attendons avec impatience, je suis très contente que ma Katinka t’ait connu et aimé! Julie étant chez moi, et pour moi le plus grand cadeau, je n’en ai pas besoin d’autre.

Je t’embrasse, Grand-mère Sidonie

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