10 août 1963

Cher Sandou, tu me manques beaucoup.

Aujourd’hui, revenant vers dix du cinéma je me suis dit, dommage qu’il n’est pas avec moi, tant pis. Par contre, une fois entrée par la porte qu’est ce que je n’aurais pas donné pour te trouver à la maison, j’avais envie de ta présence qu’une seconde – juste tant - j’avais l’impression que tu est dans le salon allongé sur le sofa. Mais c’était vide. Je suis allée voir Agnès, elle s’est réveillée quand je l’ai couverte, m’a demandé du thé et a voulu le boire seulement sur la chaise haut dans la cuisine et avec de la lumière. Après qu’elle a bu et fait sur le pot un peu de pipi, je l’ai mis au lit et elle s’est rendormi aussitôt. Elle a voulu, se réveillant, probablement tenir ta place. D’une certaine façon, elle a réussi, je ne me sens plus aussi seule. Mais je te désire autant.

J’ai eu des jours difficiles, Agnès a eu du fièvre, le docteur dit que c’est juste un refroidissement, jusque la lettre t’arrive on oubliera sûrement qu’elle était malade. Mais j’ai dû la tenir dans la maison, la majorité du temps et dans les trois derniers jours elle était très capricieuse, elle n’est pas habituellement. Je me suis pas mal énervée et ce soir madame Ansel est restée avec elle jusqu’à neuf heures et c’était une très bonne détente.

Comme j’aurais voulu parler avec toi ce soir. Mais même ainsi nous parlons, n’est-ce pas ? !


Bonne nuit mon amour,
tu m’entends ? Bonne nuit !
et je t’embrasse de loin
avec désir et chaleur,
Juli

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