29 juillet 1957, la nuit

En réalité, tout s'est passé comme je le voulais. Et comme Alina m'avait suggéré un jour. J'ai écouté ses conseils + ceux d’Ovide. S’il le savait ! S'il me connaissait ! était-ce bien, m’a-t-il aidée ou ai-je tout abîmé ? Je pense que ça ira, au moins, si on peut croire aux conseils...

Simon a même déchiré la photo, lui-même. Pas facilement, pourtant. De ceci, je me suis rendu compte. Son geste lui paraissait “un énorme sacrifice”. C'était sûrement la photo de Serina, sa dernière amante. Pendant que nous sortions ensemble. En réalité c'est normal. Mais je lui ai fait « une scène ». Il s'est fâché. Lentement, je me suis rapprochée et il s’est calmé après que je lui ai dit : “si je n'étais pas sûre que tu m'aimes...” Je n'ai pas eu le courage de dire l’inverse. Cela aurait été un trop grand mensonge. Mais il le croit.

Ce n'est pas grave qu'il espère. Il croit qu'après les vacances il obtiendra de moi ce qu'il souhaite. Est-ce bien ? Si je lui expliquais la vérité maintenant (de toute façon je lui dis, mais il ne me croit pas, c’est son affaire), après mon retour sûrement je devrais chercher quelqu’un d’autre.

Je suis aussi mauvaise et ambitieuse que tous. Je veux que ce soit moi qui rompe à la fin, pas lui. Alors, je ne commence pas à trop m’expliquer, le convaincre davantage... D'après Ovide, c'est bien qu’il croie que je l’aime. "Il faut en même temps soulever peur et espoir" disait-il. C’est vrai, qu’il le disait pour une autre occasion.

Je ne sais pas si je n'aurais pas dû le laisser s’en aller aussitôt après et monter chez moi. Peut-être quand même c’est mieux ainsi. J’ai seulement fait un pas ou deux en arrière... pour faire plus tard un pas en avant. De la tactique. Était-ce bien?

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