J'ai acheté hier Adi Entrö, des vers hongrois et vis à vis des traductions français. Il est un des poètes hongrois le plus difficile à traduire, tout ou presque est dans les sons chez lui.
Oui, ça sonne merveilleusement bien en Hongrois, mais quelle tristesse, pessimisme et spleen!
Il écrivait à Paris, auto exilé, enfuis pour se rapprocher de sa maîtresse mariée. "Sa muse, Léda". A qui, d'après ses propres dire, n'était même pas fidèle. Sauf, dans l'esprit.
Ses vers-ci, maman l'avait cité tant de fois, pensant que c'était dites de son mari.
"Csokjaimat szedtem, vettem,
Hiven sohase szerettem.
Ha esküdtem s majd meghaltam:
Legjobb asszonyom megcsaltam."
En traduction rapide:
Mes baisers, je les cueillais, jetais,
Je n'ai jamais fidèlement aimé.
Quand j'ai fait des serments prête à mourir,
Ma meilleure femme je l'ai trompé.
et puis aussi:
Quand j'offris mon corps et âme
Je cherchais mais rien trouvé
Mes baisers j'ai cueillais, achetais,
Fidèlement, jamais aimé.
Et encore:
Mots chauds, baisers hasardeux
Et des instants
Pour lesquels vivre valait
Tant que je suis
Souvenez-vous de moi.
Sonne horrible en français, pourtant en hongrois...
"De, jaj, nem tudok igy maradni,
Szeretném magam megmutatni,
Hogy làtva làssanak,
Hogy làtva làssanak."
(technique de l'incantation?)
"Mais hélas, je ne peux rester ainsi,
Je voudrais me montrer,
Pour qu'on me voit
Pour qu'on me VOIT"
ou alors
"Hélas, je ne sais pas rester lointain,
Je voudrais tellement me montrer,
Pour qu'on me voit vraiment
Pour qu'on me voit vraiment"
Traduit par Armand Robin ainsi:
"Hélas, je ne sais pas ainsi rester,
J'ai envie que mon être soi manifesté,
Pour que me voit que voit
Que me voit que voit."
Encore pire, d'après moi.
Puis il dit quelque part: tout vient de là, j'aimerai qu'on m'aime, Pàskàndi Geza au dû s'en inspirer, il avait ajouté en plus "j'aimerai qu'on m'aime comme m'a mère m'aimait"
"Je sais déjà, juste ces vingt quatre heures,
Après aujourd'hui, pire ne m'arrivera pas
Mais le maintenant s'allonge de plus en plus"
"Bien que blanche comme neige
Je me soulerai, je te salirai
Vainement tu me tente virginale.
Je t'ordonnerai devant moi
Ton ombre de blanc drapé
De mon âme je te réveillerai
En vain flotteras-tu tremblant, peureuse
Je t'éclabousserai avec mon encre
Avec sang, avec des larmes et l'amertume.
Tu trembles vainement, vainement:
Je te tacherai de soupçons et d'accusations,
Te flagellerai avec furieux ortilles.
Puis dans l'air flottant triste et amourseuse
Je rirai de ton ombre vagabondant
Je soufflerai vers elle: va-t-en, je te renvois."
(ma traduction)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire