J'aurais dû

25 octobre 1988

Je n'ai pas assez pensé, quand maman est morte, et surtout je n'ai pas assez parlé d'elle au docteur : le problème est qu'on n'a plus un docteur de famille.

Je n'ai pas bu assez de lait entre 15 et 25 ans ; j'ai aussi une mauvaise hérédité, puisque ma mère a eu une fracture de fémur à 52 ans, et elle, ne s'est plus jamais relevée, hélas. J'aurais dû demander de l’aide plus tôt, prendre des œstrogènes, étudier ce problème.

On pourra encore dire que “j'ai eu de la chance” je me suis fracturé seulement une vertèbre, qui en quelques semaines sera OK, mais le tassement de trois centimètres reste et peut en provoquer d’autres en chaîne. Hélas, l'examen médical a montré qu’à mes 55 ans à peine, j'ai une “densité d’os” au voisinage du seuil de fracture de femmes de 75 ans et rétablir la densité c'est beaucoup moins facile que de l'entretenir au bon niveau.

C'est la vie ! On ne donne pas assez d'importance et l’on n'étudie pas assez sérieusement ce qui est pourtant primordial pour la vie, notre santé. Les bonnes informations et les mises en garde manquent. pour commencer à prendre des œstrogènes avant la ménopause, mais aussi pour les jeunes quand la "banque de densité" se forme et qu'ils s'enrichissent en buvant assez de lait, en restant assez au soleil (mais pas trop non plus, pour ne pas attraper un cancer de peau). Je vais prévenir Agnès, mais elle a déjà 25 ans, au moins elle pourra se surveiller, le savoir et le contrôler.

Je vais essayer de remonter un peu mon taux de calcium avec l'aide d'un bon docteur, je vais faire attention à ne pas tomber. Vivre avec ce que j'ai.

De toute façon, j'ai François. Il se comporte magnifiquement.

Si l'on peut dire que l’on connaît les gens dans l’adversité, il passe brillamment ce test : il a été absolument, fantastiquement, à côté de moi, avec moi, pendant ma maladie (un mois sans même m’asseoir) et aussi dans mes problèmes Bip, en tout, en m'aimant, me soignant, me gâtant, même plus qu'avant. Oui, ma maladie nous a encore plus rapprochés. Et, il est, lui aussi très heureux de m'avoir à ses côtés.

Nous avons aussi réussi à mieux travailler ensemble, de nos discussions sortent des choses nouvelles qu’aucun de nous séparément ne pourrait réaliser.

Quelle joie énorme, créer ensemble !

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