Récit tiré de ma vie.
— Alors, tu pars ? Tu me quittes définitivement ?
— Te quitter ? C’est fait depuis longtemps. Nous vivons séparés depuis une année.
En réalité, je savais qu’il n’a jamais accepté que je ne sois plus SA femme, bien qu’il a signé les papiers de divorce. J’avais trop de preuves contre lui prouvant son infidélité et il avait envie de retourner dans son pays sans verser de pension alimentaire. Je savais bien qu’il essayait me reconquérir en agitant devant mon nez son beau corps bronzé, musclé, en faisant semblant d’être devenu gentil comme un agneau. Je savais déjà par expérience qu’aussitôt je lui donnerais un petit doigt, il me le mordrait.
J’avais encore peur de lui. Je me rendais compte qu’il venait visiter ses enfants seulement quand j’étais là, il ne s’en occupait jamais quand je voulais sortir tranquillement. Toutes ces raisons me poussaient à partir, partir loin avec les enfants. Au moins, pour une année.
— Oui, si tu part à l’autre côté de l’océan, je ne pourrais revoir mes enfants chaque week-end, chaque semaine.
— J’enverrai les enfants pour les fêtes, les vacances.
— Toutes les vacances !
— Toutes ? Trois milles kilomètres coûte beaucoup. Et tu ne veux pas contribuer.
— Comme tu ne me laisses pas les voir deux fois par mois, sinon..
— Sinon ?
— Tu me laisses l’un d’eux et tu pars avec l’autre.
— Pas question ! Ils ont besoin de moi.
— Moi aussi, j’ai besoin d’eux.
Oui. Il avait besoin de tout mais sans se soucier. En restant libre, en faisant qu’à sa tête. Il voulait sa « liberté d’action ». Il l’avait maintenant.
Il pouvait dorénavant courir auprès dizaines des femmes sans que cela me fasse mal, sans me sentir diminué pour autant. Pour lui, j’étais toujours Sa femme et je lui échappais en m’éloignant.
— Merci pour ton aide dans le déménagement. Pourrais-je laisser certain choses chez toi ? Je ne peux pas tout emporter pour cette année.
— Chez moi ? Bien. Je les mettrai dans la cave.
Sa cave moisissait mais il ne m’avait pas prévenu. Trois ans plus tard, à mon retour, j’ai du jeter presque tout qui y se trouvait. Il y avait de haine liée à son amour.
Je lui avais promis « pour toujours » et je l’ai tenu à travers monts et vallées pendant longtemps, oui, longtemps après que lui l’a cassé et marché sur ses promesses de fidélité et d’amour.
Fini mes promesses, je voulais enfin redevenir moi-même, suivre mon chemin, même solitaire. Même si personne ne me regardait plus comme femme.
Je suis partie avec les enfants mais je ne l’ai vraiment quitté à ce moment-là. Presque aussitôt que je suis partie, Sandou a rapidement trouvé une femme habitant pas loin de lui et il a vécu avec elle longtemps. Vivant seul il s’est épanoui. Au moins, j'en avais l'impression.
Malgré tout, trois ans plus tard, à mon retour, il a essayé de se rapprocher de nouveau.
Entre temps, j’avais eu beaucoup d’autres expériences: pourquoi pas encore un ? Depuis des mois, j’étais "sans". Aussitôt après le lit, il recommença à me dire que faire, que pas faire, me diriger comme le tyran qu’il a toujours été. Je l’ai regardé étonnée, tranquille. Je n’avais ni l’envie, ni le moindre pensé à lui retomber dans les pattes.
Combien de fois m’a-t-il dit : « Les autres femmes, je les change comme une chemise. Ca ne compte pas ! » Cette fois-ci, je ne lui dis rien, mais sans même m’apercevoir mon regard glissa sur sa chemise blanche posé sur la chaise.
Il comprit qu’il n’avait plus d’empire sur moi. Il n’est jamais plus essayé se rapprocher. Il a compris que je l’ai quitté définitivement. C’est en revenant différente que je suis vraiment partie.
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