Un ami, des garçons me manquent, peut-être aussi quelqu’un qui me fera la cour. Mais quand j’en aurai un, réussirai-je à l’apprécier assez ?
Pourquoi je veux que la vie soit tout rose et suis toujours optimiste ? Pourquoi ne suis-je pas plus pessimiste ? plus réaliste par exemple comme Alina ? Je crois que j’aurai encore beaucoup de problèmes à cause de cela et je serai souvent malheureuse en ce monde.
Trouverai-je quelqu’un de calme comme moi, au moins à moitié aussi idéaliste, quelqu’un qui me comprenne, qui m’aime, que je comprenne ? “Que sera, sera ” comme dit la rengaine en italienne.
Je n’ai pas encore de but précis, je ne sais pas que devenir et comment. Pourtant, c’est le moment. J’ai dix-huit ans ! Je ne peux plus laisser la vie me mener au fil de l’eau, suivre le courant. J’irai sûrement à Iasi, je le dois à Staline, je lui ai promis. Mais la chimie est-elle vraiment ma voie ? Je préfère la philosophie et la littérature. Marx a raison : en tout, en tous, une lutte des contraires a lieu. J’ai beaucoup de ‘moi’, de facettes différentes qui luttent en moi. L’un d’eux vaincra, à un moment donné, mais est-ce celui qui le devrait ?
La vie est beaucoup plus compliquée que je ne le croyais, comme beaucoup le voient. L’homme a un cerveau pour réfléchir et devrait l’utiliser, mais il ne se fatigue pas trop. Le plus souvent il avale ce que les autres lui donnent tout mâché. Je réfléchis, mais pas assez.
Je me suis découvert un bon trait de caractère : je réussis à retirer l’essentiel de ce que je vois, de ce que je lis, sens, et je sais le ressortir, le résumer, l’expliquer ensuite. C’est déjà quelque chose. Mais je devrais avoir davantage de confiance en moi, alors d’autres m’estimeront mieux aussi. Au moins, me remarqueront. J’ai assez réfléchi. Oh, que je suis troublée...
Je finis, mon père est rentré et bientôt il entrera dans ma chambre. Qu’il ne voie pas ce que j’écris ! Au revoir.
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