Le sort des techniciens
Je ne sais pas comment on prépare les ingénieurs, je ne sais pas d’où ils les prendront, mais je sais comment ils préparent les techniciens. J’ai entendu que la moitié de l’usine sera composée de techniciens et d’ingénieurs.
Au Ministère de la Chimie, il y a une section « Collectif Technique pour les Nouvelles Unités » préparant les cadres nécessaires pour celles-ci. Quand nous avons terminé l’école, l’été 1952, ce ministère, dont dépendait notre lycée technique, a envoyé une partie d’entre nous à l’université, l’autre vers les fabriques (je parlerai de tout cela une autre fois). Ils ont surtout envoyé en province et surtout pas dans les cadres pour lesquels ils étaient préparés à l’école.
À la fin, tous ceux qui ont voulu, ont réussi à se débrouiller pour rester à Bucarest. Mais il n’y avait plus de place à l’Institut de Recherche (où beaucoup d’entre nous auraient voulu travailler.) Que faire ?
Nous avons signé un contrat de sept ans avec les Unités nouvelles, stipulant que nous resterons deux ans à Bucarest (nous à l’Institut de Recherche, d’autres à la fabrique de Colorants ou de Médicaments) et ensuite, nous irons où l’on aura besoin de nous. Nous n’avons pas pensé sérieusement à ces sept ans, presque tous voulaient entrer l’année prochaine à l’Université ou alors on pensait que d’ici là une place se ferait et nous restions définitivement à travailler là où on avait commencé.
À partir d’ici, je suis aussi impliquée et j’écris avec beaucoup plus de difficulté.
Entre temps, ils ont envoyé deux techniciennes ayant fini une année avant nous à Moscou pour apprendre pendant six mois ou une année. Quant à nous, le plan était que nous commencions à apprendre dans plusieurs sections des usines où nous étions repartis, en faisant un mois dans chaque section.
Finalement, on nous a ‘oubliés’ à la première section où nous étions : nous étions une main d’œuvre gratuite (le ministère payait) et le travail était bon. En général, nous nous sommes bien débrouillés et ils étaient contents de nos prestations, de notre travail : quand ils ont entendu plus tard que nous partons, les dirigeants de l’usine ont essayé d’obtenir qu’on y reste, sans succès, c’était trop tard.
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