Ana Pauker aussi, une fois, ils l’élèvent jusqu’au ciel, tu commences à l’aimer, puis un autre jour ils disent qu’elle est une mauvaise, une rien du tout. Si tu aimes et estimes vraiment quelqu’un, ce n’est pas possible que d’un jour à l’autre tu le haïsses ou que tu t’en désintéresses. Ne peut le faire que celui qui est tout à fait superficiel ou faux.
"La route vers le socialisme, le communisme, est pleine d’embûches." mon père a raison. Mais le but, on l’atteindra. La route est remplie aussi de méfaits.
Les gens sont pleins de défauts. Tous. Même ceux qui nous conduisent. Et de là, énormément de mal et de tristesse sort. Il y a deux ou trois ans, je comptais encore arriver à vivre dans le communisme jusqu’à ma vieillesse (à chacun selon ses besoins). Maintenant, je ne suis même plus sûre d’arriver au socialisme (à chacun selon son travail).
Le chemin n’est plus solide devant moi.
Ils trouvent une fois ça bien, l’autre fois le disent mauvais, plus tard encore ils changent : il n’y a personne pour nous expliquer ce qui se passe et pourquoi. Et si une guerre arrivait, nous retournerions de nouveau des années en arrière, ils détruiront encore une fois la culture, et aussi la vie d’énormément de gens… au moins de ceux qui resteront encore en vie.
Je voulais écrire sur la guerre et la paix, mais aussi sur notre Faculté. Hélas, ils ont mis nos examens juste entre le 1 et 10 août et puis du 1 au 20 septembre, je ne pourrai assister que fort peu au Festival International. Réussirai-je au moins à passer mes examens ? C’est mon désir primordial, maintenant.
J’aurais voulu écrire sur ce mois creux et horrible de juin ; raconter que je ne suis toujours pas assez aimable et je n’ai pas réussi à trouver une société qui m’aille, ni au cours, ni ailleurs.
Le plus important est l’événement personnel : je viens d’avoir 19 ans !
C’est affreux comme les années passent et ne reviennent pas. Mes 18 ans se sont envolés, trop rapidement et, ce qui est pire, presque sans laisser de traces. À 18 ans, j’avais reçu mon diplôme de technicienne. Mais maintenant ? Je ne pourrais pas dire que je n’ai rien appris pourtant !
Je suis entrée dans l’école de la vie. Même si c’est seulement sur un demi-pied.
Je crains qu’encore une année passe sans rien de spécial (je voudrais trouver mon partenaire ou, au moins, un ami) et j’aurai 20 et ensuite 21 ans et je partirai à Iasi. J’espère y être utile et alors, à 21 ans, je pourrai dire que j’ai réalisé quelque chose dans cette vie, que je n’ai pas vécu pour rien. Mais « l’homme planifie, le sort décide 2 » comme dit souvent mon père. Surtout quand on n’est pas assez déterminé (papa l’est et il lutte pour ce qu’il veut). Combien de rêves ai-je faits avant d’avoir terminé le lycée, mais je n’ai pas imaginé ce qui arrivera.
Pendant cette dernière année, je me suis rendu compte de choses importantes et de quelques règles qu’il faudra mettre en application dans la vie et sur le lieu de travail. Je n’ai fait que le premier pas : je les ai observées.
Pour mon anniversaire maman m’a offert un joli journal et un crayon avec une mine remplaçable avec lequel je suis en train d’écrire. Je dois me mettre à étudier, je voudrais aussi ranger mes livres et cahiers d’études. Au revoir donc, mon cher journal !
En fait, mon père n’a jamais été attiré par les mots d’ordre du communisme et après son arrestation, il n’avait d’autre but que d’y échapper. Mais il avait du tact.
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