Ma première année en France, matériellement difficile, a été une des années la plus heureuse de mon mariage. Quoique j’aie failli mourir.
En automne 1964, quelques mois après mon arrivée en France, j’eus enfin la possibilité de visiter Paris la première fois, avant de reprendre le train vers Bruxelles où habitait alors mon père avec sa nouvelle femme. J’ai décidé de lui porter ses livres hongrois restant chez moi.
Paris, que sa mère rêvait visiter, Paris dont son père chantait la louange.
Paris, que sa mère rêvait visiter, Paris dont son père chantait la louange.
« Paris, me voilà ! »
Enfin, à Paris, même si seulement pour quelques heures entre deux trains. À gare de Lyon, je n'ai pas trouvé où mettre ma lourde valise. (Et je ne savais pas comment dire "consigne" en français. J'avais trente ans, mais je venais seulement arriver en France depuis peu.
J'ai téléphoné au copain de mon père. Il n’avait pas le temps de me montrer Paris, mais il m’invita à déjeuner chez eux.
— Comment aller chez vous ?
— En taxi !
Je n’avais pas d’argent prévu pour payer un taxi, mon père m’avait envoyé juste un billet aller - retour pour Bruxelles et la fin de mois était trop près.
— On ne peut pas y aller, moins cher ?
— Par métro, éventuellement.
— Comment y aller ?
— Nous habitons 34, rue Clichy à la deuxième étage.
— Où est-ce ?
— Au nord du Paris.
Plus tard, ils m’ont raconté qu’ils n’y descendaient jamais, eux. Pfuj, le métro ! me disait-ils, c’est dangereux !
Bien, allons par métro, déposer ma valise chez eux, rue Clichy, avant de visiter Paris.
Mes premières impressions de Paris ont été les interminables couloirs du métro où je tirais la valise trop lourde pour moi. Je ne savais pas que j'étais enceinte d'un mois mais j'avais de plus en plus mal au ventre. Personne pour m’aider, personne pour m’expliquer. Encore des corridors et encore des escaliers, tirant ma valise. De plus en plus mal.
Enfin dehors. Grand désappointement : des maisons tristes, grises, sales: le Paris d'avant le nettoyage. C'est cela Paris ?
J'ai mal ! Mon ventre heurte. Est-ce le déjeuner, pourtant servie avec élégance ? Que m’arrive-t-il ?
Je ne connaissais pas de médecin là et je n'avais pas d'argent pour aller à un docteur privé et même pas encore assurance. J'avais des doutes sur mon mal, mais où aller ?
— Va à l'Hôtel Dieux, là-bas c'est gratuit, me dirent mes riches hôtes.
— Va à l'Hôtel Dieux, là-bas c'est gratuit, me dirent mes riches hôtes.
Notre-Dame était grise, Paris pleurait avec moi et je n'avais pas de parapluie.
J’ai trouvé l’Hôtel Dieux, au centre de Paris, loin de rue Clichy, toujours tirant ma valise après moi, je n’avais pas envie d’y retourner là. J'ai attendu être reçu en consultation gynécologique à l'hôpital. Une heure, deux heures, trois heures... pendant ce temps, j'avais de plus en plus mal.
Les femmes autour de moi me demandaient :
— Pourquoi attends-tu ?
— Je voudrais savoir si je suis enceinte et pourquoi j’ai mal.
— Tu ne le sais pas si tu es enceinte ? ! Ha, ha.
Le temps passait, mon tour ne venait pas, j'avais mal, pire.
— Pourquoi attends-tu ?
— Je voudrais savoir si je suis enceinte et pourquoi j’ai mal.
— Tu ne le sais pas si tu es enceinte ? ! Ha, ha.
Le temps passait, mon tour ne venait pas, j'avais mal, pire.
Je suis parti sans attendre davantage et j'ai pris le premier train mais au lieu d'aller à Bruxelles, je suis retourné directement à la maison. Je me suis reposé, ça allait un peu mieux.
Quelques jours après, ça recommençait. Le docteur du village voisin m’a examiné et il m’a expliqué, pour lui, tout était déjà clair.
— Il n’y a plus rien à faire. Effectivement, vous étiez enceint.
— Je ne le suis plus ?
— L’embryon est mort, depuis des jours.
— C’était cela les affreuses douleurs. J’aurais pu avoir un bébé. Dommage.
— Oui, mais c’est fini, il n’a pas dépassé un mois.
— Je me doutais que cela devait être. Nettoyez-moi alors.
— Je ne peux pas, je n’ai pas le droit.
— Vous êtes docteur, accoucheur ?
— Je ne fais pas des curettages. Je ne veux pas qu’on m’accuse d’avorter.
— Mais vous disiez, que c’est déjà fini, c’est trop tard.
— Allez à Lyon. Je vous donne l’adresse d’une spécialiste, médecin chef du service gynécologique de l’hôpital.
— S’il faut absolument, j’irai.
— Il n’y a plus rien à faire. Effectivement, vous étiez enceint.
— Je ne le suis plus ?
— L’embryon est mort, depuis des jours.
— C’était cela les affreuses douleurs. J’aurais pu avoir un bébé. Dommage.
— Oui, mais c’est fini, il n’a pas dépassé un mois.
— Je me doutais que cela devait être. Nettoyez-moi alors.
— Je ne peux pas, je n’ai pas le droit.
— Vous êtes docteur, accoucheur ?
— Je ne fais pas des curettages. Je ne veux pas qu’on m’accuse d’avorter.
— Mais vous disiez, que c’est déjà fini, c’est trop tard.
— Allez à Lyon. Je vous donne l’adresse d’une spécialiste, médecin chef du service gynécologique de l’hôpital.
— S’il faut absolument, j’irai.
Et là, j'ai faillis mourir! Mais Lyon et les traitement des femmes avant la lois Veil, experimenté sur ma peau, est pour demain.
1 commentaire:
wow, quel bienvenue à Paris...
j'espere que vos experiences à Paris devint mieux apres ça
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