Arrange tes cheveux!

20 mai 1960
Mon départ de chez mes parents n'a duré finalement qu'une seule journée. J’ai dû revenir parce que ma mère est devenue extrêmement malade. De plus en plus malade. Sandou se comportait de mieux en mieux. Il me comprenait, il me soutenait, il a fait preuve de tact. Quand j'ai emmené maman à l’hôpital pour qu'elle soit opérée d’une tumeur au cerveau, papa s’est fait hospitaliser. Sandou a passé toute son temps libre avec moi. Il avait été très compréhensif... jusqu'à la fin.

Malgré tout, nous avons fêté le 29 mars, puis nous sommes allés voir maman à l'hôpital. Elle m'a dit alors ses derniers mots : « arrange tes cheveux! »

Elle fut heureuse des fleurs de printemps fraîchement cueillies que nous lui avions apportées. Il a été à côté de moi aussi le 15 avril, quand on a amené maman au crématorium. Et après, c'est aussi lui qui m'a le mieux comprise, c'est lui qui a été le plus à mes côtés et qui l’est encore. Entre temps, nous nous sommes beaucoup aimés, de plus en plus. Il n'y a plus de limite.

Nous nous connaissons et nous savons consoler le chagrin de l’autre. Je l'aime plus que n'importe qui et je crois que lui aussi m’aime ainsi. Hier, nous nous sommes décidés à nous marier. Dans trois semaines nous ferons les papiers et début juillet nous serons déjà en voyage de noces à Prague si tout va bien. Sinon, en voyage de noces en Roumanie, c’est aussi un beau pays.

Je n'ai pas encore réussi à retrouver du travail. Je lutterai et j’en aurai. Je ne vais pas mourir de faim. Partir d’ici? Pourquoi, pour qui? Seule, sans amour, je ne peux pas trouver le bonheur. Je viens de relire tous mes journaux. Le bonheur, je l'ai trouvé dans l'amour, on n'a pas le droit de le trahir. Je trouverai du travail. Il faut seulement le vouloir très fortement. Je me fiche des opinions des autres. Il s'agit de moi, pas des autres.






J'ai écrit ce qui suit pour mon blog principal, mais je viens de décider à le mettre ici, comme explication plutôt.

13 février 1960 "Et il fut un temps - pas si loin que ça - où je disais : Sandou ne m'a apporté que des joies, du bonheur, et jamais, jamais de tristesse. Le temps passe. Et les gens changent ? Ou alors....?" 25 février 1960"Pourquoi mon bonheur ou mon malheur dépend tant du comportement de Sandou ?" 20 mai 1960 "Mon départ de chez mes parents n'a duré finalement qu'une seule journée. J’ai dû revenir parce que ma mère est devenue extrêmement malade. De plus en plus malade. Sandou se comportait de mieux en mieux. Malgré tout, nous avons fêté le 29 mars (l’anniversaire d’une année depuis que nous somme davantage ensemble, en allant dans la même forêt d’abord où nous avons été l’année dernière), puis nous sommes allés voir maman à l'hôpital. Elle m'a dit alors ses derniers mots : « arrange tes cheveux! » et le 15 avril, il était aussi près de moi quand on a amené maman au crématorium."

Rien écrit du 25 février 1960 au 20 mai 1960 et même alors seulement quelques mots pour me justifier à moi-même.




J’étais trop en choc, trop préoccupé à gérer le jour à jour.

Maman emmenée à l’hôpital pour être opéré, mon père curieusement justement alors à choisi à s’interner pour se soigner lui aussi et a laissé toute la responsabilité de gérer la situation sur moi. C’est moi qui ai dû signer le droit à opérer, c’est moi aussi qui est allée la voir avant et après aussi souvent que possible. Elle n’avait que 53 ans !

C’est moi qui ai procuré des médicaments contre la poussé de fièvre forte et c’est toujours moi qui ai reçu le télégramme qu’elle était décédée, c’est moi qui ai mis de tranquillisant dans le café de mon père, qui déjà était retourné à la maison, avant de lui annoncer la nouvelle et c’est toujours moi qu’il a accusé que je ne pleure pas comme lui des heures durant.

Non, j’étais trop en choc, non seulement pour décrire ce qui arrivait mais même pour pleurer. Quelque chose en moi ne voulait pas encore réaliser que maman ne serait plus près de moi, ne m’écoutera plus, ne se souciera plus ce qui m’arrive.

Et Sandou, de qui j’étais presque décidée à m’en séparer après son comportement fin février encore, a été infiniment près et compréhensible et tendre envers moi, m’aidant à chaque fois qu’il pouvait. Me faire sentir que quelqu’un est là. C’est ainsi, que seulement un mois après la disparition de ma mère et devant le comportement de plus en plus désagréable envers notre couple et besoin d’être ensemble, je me suis décidée àaccepter la demande de mariage de mon amoureux et fixé la date juste avant un possible voyage de noces en juillet de même année.

D’autres choses sont aussi arrivés, que je décrirai une autre fois. Hélas, sans savoir, je me suis mise au milieu d’une lutte entre papa et mon mari.

Quels bouleversements dans ma vie à partir de moment que Sandou, en septembre me demande en mariage et le lendemain je rencontre Elena C. jusque une année et demi plus tard !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

metez cheveux en bas