Depuis longtemps je voulais noter ce que Sandou m’a dit, même si c’est enfantin de ma part : “Je ne t'aime pas parce que tu es intelligente ou parce que tu es bonne ou parce que tu es belle, mais parce que c'est Toi ! ” C'est juste une phrase, mais elle m’a touchée. Ce n'est pas essentiel, maintenant il s'agit d'autre chose.
On devient vraiment, réellement femme, quand on a expérimenté non seulement les moments agréables et délicieux de l’amour, mais aussi ses doutes et ses peines. Comment décrire l'angoisse, la lutte courageuse, les regrets et comment on les étouffe, la rage contre la “logique masculine” des hommes.
On ne doit jamais oublier : n'aie confiance qu'en toi-même ! Envers les autres, seulement avec modération.
Je ne me trompe qu'une fois. Je ne répète pas la même erreur deux fois. Ce n'est pas ça qui m'inquiète mais ce qu'il m'a dit, les 30% qu'il m'accorde comme femme. Je ne peux pas en être sûre. C'est vrai que je crains encore la douleur, mais le manque de sûreté me heurte davantage. C’est mon premier chagrin de femme. Jusqu’ici, c'était seulement la douleur résiduelle de la jeune fille et sa lutte pour subsister. Vraiment ?
Le bon côté est que dorénavant (comme d'habitude je cherche le positif dans tout malheur) je pourrais dire ouvertement à Sandou : comme il n'a pas mérité ma confiance, je ne l'épouserai pas, puisqu'il m'a montré qu'il ne m'aime pas assez, donc il ne peut pas prétendre que je l'aime... autant.
Ainsi je me débarrasse de mes troubles de conscience, ou au moins je l'oblige à essayer de me reconquérir. Qu'il se rende compte que le sol sur lequel il marche n'est pas si sûr qu’il le croit, et, (ce qui est encore plus important) ce n'est pas à cause de mon absence de sérieux, mais de son comportement à lui. Entre-temps, je réussirai peut-être à me libérer aussi de mes douleurs de jeune fille. Donc il n’en sortira que du bon. Hélas ! Entre-temps je tremble, j'ai peur. Mais le courage est d'avoir peur et de la vaincre. Celui qui n'a jamais peur, ne peut pas être courageux, seulement bête. Ah là là.
Aujourd’hui, j'ai un programme bien rempli et intéressant. Je vais d'abord à une matinée de poésie, récitée par de bons acteurs. L'après-midi théâtre. Ce soir le scandale. Voilà.
Je suis devenue trop énervée pour continuer. J’espérais qu'écrire me tranquilliserait, mais - non. Non ? Je me remets à mes études de français. Depuis qu’on ne me laisse plus travailler, j'étudie le français, huit heures par jour, six jours par semaine.
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