23 juin 1960
Je suis devenue enceinte. J'en suis très heureuse et très fière. Seulement quelle poisse que cela soit arrivé juste avant la noce ! Et quel dommage que je ne puisse pas devenir aussi mère, maintenant. Nous voulons des enfants, mais hélas, Sandou dit qu’on ne peut pas encore se le permettre. Pourtant, je deviens si difficilement enceinte. Celui-ci aurait été mon premier enfant. Je crains, mais il faut que j'en aie d'autres plus tard. Celui-ci serait l'enfant d'ivresses réciproques, des jouissances partagées et de beaucoup de plaisir. L’ironie : nous avons fait spécialement attention pendant le milieu du mois. Depuis longtemps, nous n'étions plus vigilants, mais ces jours-ci, oui. Mes seins se sont durcis. Tout en moi désire cet enfant, est heureux de l'avoir. J’en suis vraiment fière.
Mais... Moi, je serais assez insensée et je le garderais! Je n'ai même pas eu de nausées jusqu’à maintenant. On m’a dit que si quelqu’un est aussi heureux que moi et aime autant son futur enfant, elle n'a même pas de nausées. Il a dû arriver juste ce mois‑ci, ce n'est pas chic de sa part! Je crains, que d'une façon ou d'une autre, il gâche mon voyage de noces. Que c’est embêtant juste maintenant. Mais envers et contre tout, en moi-même, je ne le regrette pas du tout !
Mais ni mon mari futur, ni mon père n'en voulaient pas, et ils n'envisagaient même pas que moi, ne gagnant pas de l'argent alors et femme, puisse décider autrement qu'eux. et finalement, même si cela me faisait très mal au coeur, moi non plus, je ne pouvais pas envisager le garder contre leur avis et volonté. J'aurais encore pu aller contre la volonté de mon père, quoique à l'époque c'était de lui que je dépendais, financièrement aussi, mais pas contre la volonté de Sandou, dont j'étais éperdument amoureux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire