La vie continue avec ses coups et ses joies profondes.
la difficulté de choisir, de décider, la possibilité d’oser.
28 novembre 1957
Le premier jour d'hiver, les premières chutes de neige, comme c’est beau chaque fois ! J'ai envie de courir, flâner. M’enfoncer dans la neige, seulement parce que c'est la première qui tombe. Sortir de la maison, sortir de moi, faire les premiers pas.
Comme j’aurais voulu sortir aujourd’hui, mais je ne suis pas sortie. J'aurais pu pourtant y aller. Seule. Peut‑être, même avec lui. Je n'ai pas voulu aller le chercher, pourtant il était chez lui.
J’irai une fois avec mon mari ou mon amoureux, n’importe où,, dans la neige qui tombe, dans le monde. ça sera merveilleux !
Aujourd'hui, je suis restée à la maison. J'ai lu, j'ai réfléchi. Il fait bien chaud ici, même un peu fatigant, étouffant. Je devrais sortir quand même.
Hier matin, je me suis apaisée, j'ai décidé de rompre avec Simon. Pour le moment, pour une semaine, puis... Je supporterai très bien d'être sans compagnie. Je n’ai même plus pensé, qu'il pourrait me manquer, lui aussi. À midi, nous avons commencé à en discuter. Je suis devenue toute bouleversée, je tremblais même. “Que va‑t-il se passer s'il accepte vraiment ma proposition ?”
Et il s'en est rendu compte.
J’aurai été forte et froide si je ne m'étais pas aperçue d’un coup qu’il avait de la fièvre, pourtant je savais déjà qu'il n’était pas bien. D ’un coup, j'ai eu pitié, et chez moi, cela vainc beaucoup d’autres choses. Je me suis rendu compte que je l'aimais... comme j’aime ma meilleure amie. Mais de trembler comme cela pour ne pas le perdre ! Non, il ne s'agit pas de ça. Et je ne suis pas jalouse, non, pas du tout. Comme ce serait bien si j'étais un garçon ou alors lui une fille et que nous étions amis. Vraiment ?
Je l'ai raccompagné à la maison et nous avons déjeuné et continué notre discussion chez lui. Je lui ai dit enfin clairement, intelligiblement "non" (je ne deviendrai pas sa maîtresse). Avant ou après cela, je ne me souviens plus, il m’a dit qu'il m’aimait tant qu’il n'arrivait pas à se décider à me quitter définitivement.
Hier je me suis rendu compte moi aussi que je l’aimais davantage, j’étais beaucoup plus attachée à lui que je ne le croyais. Je suis très surprise. Je ne comprends pas. J’en suis arrivée là. Je le lui dirai, mais bien sûr, pas comme ça. J'ai fait plein de trucs que je n'aurais pas faits si je m’étais rendu compte qu’il me plaisait tant que ça. Alors, j’aurais été beaucoup plus retenue. Je vais l'être de nouveau, je l’espère.
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