J'ai commencé à lire "Les quarante jours de Musa Dag" de Werfel.
Je n'ai lu encore que ses trois premiers chapitres, mais je suis stupéfaite. Je n'arrivais pas à m’arrêter. C’est pourtant un livre épais, on ne peut pas le finir d'un seul coup. C’est comme une symphonie. Le futur sombre commence à apparaître, un premier, puis un deuxième accord menaçant, et la masse des gens encore inconscients du danger. Le livre parle de la destruction du peuple arménien par les Turcs et de la lutte d’un chef de clan (marié à une française) pour sauver ce qu’il peut. Il est possible que je le ressente aussi fortement parce que je suis juive. Parce que j’ai vécu, moi aussi la tragédie du peuple juif, sa déportation, sa destruction en masse, même si c'était seulement pendant mon enfance.
C'est vrai que ça n'a pas duré seulement quarante jours et que moi, j’ai survécu. Eux sont des Arméniens, cela ne change rien.
Je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression d'un morceau pour piano. Comme si on devait le transposer dans une autre gamme et il resterait le même. Ce roman contient aussi tant de vérités sur la vie. Et des gens vivants. Enfin, de nouveau un grand livre, un bon livre !
Qu’ils me paraissent petits, d’un coup, tous mes problèmes avec les garçons ! Il vient, il ne vient pas pendant deux à trois jours, pendant une semaine. Tout cela paraît si futile maintenant.Bonne nuit. J’espère que je pourrai m’endormir. Il le faut. Demain commence une journée d’études sérieuse.
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