2 août 1987
Il a fallu que j'aie 54 ans et des poussières pour que je commence à me rendre compte que je suis mortelle, que ma vie commencée, vécue, ne va pas durer éternellement ; que ce qui est arrivé aux autres « enfance, jeunesse, amours, malheurs, luttes et même la vieillesse » m'arrivera à moi aussi.
Non, que je me sente vieille, mais j'ai peur du temps qui passe, qui est déjà passé ; la vie s'est envolée à une vitesse vertigineuse et elle va s'en aller pour moi aussi. Un jour. Jusqu'à maintenant je n'avais jamais pensé à la mort. Oui, j'avais peur de la maladie, de la douleur, de l’incapacité - pires que la mort. C'est moins grave quand même si on ne sent pas le danger passer, arriver.
Que je suis sotte ! Mais que faire. La plupart du temps je suis assez sereine et cette année sortiront probablement plusieurs livres.
J'ai réussi à vaincre les adversités m’entourant; et même à comprendre la comptabilité. J'ai réussi à ne pas me perdre entre tous les procès qui m'entourent d'un seul coup, et même de vivre à mon goût. Alors?
J'ai réussi à lire, aimer, comprendre (ou essayer de comprendre) les philosophes Spinoza, Nietzsche, le langage PostScript, le calcul matriciel, le tout en six mois!
Et il me reste encore la moitié de l'année ! Mais il y a tant à faire. Tant mieux.
Vais-je réussir mon livre d’édition électronique comme je le voudrais?
Sais-je encore me reposer? Le repos pour moi, c'est quoi? Dormir? Lire? Nager? Bavarder? Écrire?
C'est intérieurement qu'il y a quelque chose (quoi?) qui n’est plus en repos. À cause de ça, de nouveau, je n'aime pas l'image que me renvoi mon reflet dans la glace. Je suis fatiguée, j'ai l'air harassé. Je n'ai même plus envie de réfléchir, de regarder en moi-même. Est-ce que c'est cela qui me fatigue tant?
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