17 octobre 1980 Düsseldorf Allemagne,
Je croyais ne pas pouvoir sortir d’Amérique, parce qu’on ne me laisserait plus revenir mais j'ai dû venir subitement en Europe, puisqu’on m’a averti que mon père se portait très mal. Que c’est horrible un hôpital où le malade devient "un cas” et l’on ne se comporte plus avec lui comme avec un être humain !
Á mon arrivé, j'ai trouvé mon père avec ses bras liés, j’ai réussi à persuader les docteurs finalement, et on l'a délié. Avec le temps, il est revenu à lui, il parle et s’intéresse. Qu'arrivera-t-il ? Au moins le traiter comme un être humain, aussi longtemps qu'on le peut encore.
Ses premiers mots vers moi, quand il put enfin parler ont été :
“l'Homme propose, Dieu dispose“.
Je m'en souviendrai comme de "tes cheveux”, les dernières paroles de maman.
Bien sûr, il n'est pas tout à fait normal, ses souvenirs sont devenus plus limités, mais de temps en temps il est complètement conscient. J'ai mal au cœur, tout ça me fait tant de peine.
Malgré tout, je me réjouis d'être de nouveau en Europe et c'est bien que je sois venue maintenant. Pour le reste, qu’il arrive ce qui arrivera.
Á une certaine époque, je disais et je le croyais que je n'avais pas de besoin, j'aurais tant que je ne pourrais même pas le compter. Maintenant je crois que ça ne compte pas. Ce n’est pas cela qui est important !
Ce qui compte c'est le joli souvenir - quand c'est beau. La chaleur et l'amitié - s'ils sont réels. Et ce n’est pas si important de faire l’amour, même si c’est mieux que sans. Je suis enfin devenue “adulte” et comme adulte je voudrais de nouveau aimer, être amoureuse, être aimée, me marier et vivre de nouveau ensemble - aussi longtemps qu'on peut, tant que ça marche. Être ensemble pour le meilleur et pour le pire. Peut-être un jour je le serais !
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