C’est curieux, mais depuis hier, les choses n’ont plus la même importance. Certaines le sont davantage, d’autres moins. La lumière sur elles, l’ombre a changé.
Je suis davantage en paix avec moi-même et donc avec le monde autour de moi et j'ai le sentiment que pour le moment “personne ne peut me faire de mal, m’atteindre”. La quiétude de cette crique, la nature tranquille, les cris des mouettes, les chansons et poèmes de Peter (l’assistant de Szent Görgyi) et sa théorie qui me l'ont suggéré. Ils ont provoqué en moi une dizaine d'idées et de pensées nouvelles, je me sens revivre, je commence à mieux réfléchir. Et pas seulement en relation avec le futur immédiat, les luttes concrètes qui m’attendent, mais en général, sur les comportements et aux sentiments qu'on a de nous-mêmes et des autres, mais aussi au sujet de Bruce et de notre besoin de mieux communiquer. Encore et toujours me revient la phrase « Seul celui qui sait donner, reçoit », d'où est-ce tiré ?
Je trouve fascinant de constater à quel point des personnes différentes peuvent avoir les mêmes sortes d’expériences, mêmes pensées, sentiments et découvertes sur eux mêmes et sur les autres.
J’ai compris davantage sur moi (sur mes enfants et sur Bruce) et ce qui est vrai pour moi. Sur ma façon de concevoir la fidélité : du moment que je reçois de Bruce ce dont j'ai besoin (au moins sexuellement), je ne me laisse pas séduire par un autre. Pourtant, Peter a tout essayé, musique, poèmes, discussions sérieux, sur sa vie et la vie en général.
C'est vrai aussi que j’ai encore pas mal d'inhibitions. Est-ce bon ou mauvais ?
Sur les autres idées apprises ici de Peter, je devrais réfléchir plus tard. Bien sûr, ma paix d’âme est facilitée par de la paix du corps apportée avec moi, paix que Bruce me donne. Je ne sais pas si son importance est ou non essentielle.
Je viens d’avoir une révélation : certains plaisirs intenses de la vie sont similaires. On peut avoir la même jouissance, béatitude, joie intense par l'assouvissement en amour, les joies d'allaitement de son enfant, joie qui nous prend à la gorge en écoutant la Vème symphonie de Beethoven, en savourant un coucher de soleil, en écoutant le chant et guitare de Peter, le bonheur d’une promenade main dans la main ou nager tout seul dans un lac entouré des arbres. Des expériences très différentes peuvent provoquer un état d’exaltation similaire ; vous le sentez dans votre âme et vous le sentez dans votre corps.
Comment est-ce possible ? Et j'ai le même sentiment d’exaltation quand je trouve une chose nouvelle, excitante pendant mes recherches. Comme peuvent-ils êtres si différents et si similaires ? Euphorie ?
Peter l’appelle expérience « d’un autre sens ». Cela m’apprend à ne pas rejeter un nouveau mot, seulement parce que je ne le comprends pas ou je ne crois pas dans le mot utilisé et d’attendre jusqu’à ce que je me rende compte de ce qu’il signifie pour l’autre. Cette expérience m’a aussi montré quelle signification différent un mot peut avoir d’un être à un autre. L’importance des mots et l’explication de ce que veut dire pour chacun mon amie Stéphanie le l’avait pourtant appris.
C’est merveilleux de découvrir un nouvel être intéressant.
L'a-t-il fait exprès ou non ? Pendant qu’il chantait en s'accompagnant sur sa guitare, je l’ai vu comme dans les paroles de sa chansonen jeune garçon courant sur la côte et en vieux marin du temps de jadis. Est-ce le même ? Et moi et les autres ?
15 juin 1980
Dans la vie - disaient déjà les philosophes grecs, l’importante (mais difficile) est la connaissance de soi. Il faut un grand courage pour essayer de se découvrir honnêtement. Je recopie ici des extraits de l'essai de Peter “En recherche du vrai Soi” (de l’importance de bien choisir à qui l’on s’ouvre).
En absence de "contrôle d'âme délibéré", il suffit d’être jalousé, grondé, déconsidéré ou même mal aimé, pour réaliser un transfert des impressions inconscientes qui rendront certaines actions moins (ou plus désirables à suivre mais ne venant pas de soi). Ceci peut arriver en disant à quelqu’un quelle joie suscite un projet, pour plus tard nous rendre compte que le cœur n’y est plus. Il faut donc faire attention quand on s’ouvre à quelqu’un d’autre et qu’on raconte une chose privée, il faut bien savoir choisir quand on partage une expérience et quand on ne la partage pas.
Je ne suis pas convaincue qu’il ait raison, je réfléchirai. Tout cela peut causer des problèmes, Julie. Attention ! L'harmonie autour de toi est très importante.
Des impressions peuvent venir aussi des sentiments émotionnels forts qu’on peut "attraper" des autres : nous sommes tous comme le poison dans l’eau, autour de nous nagent les émotions, sensations des autres - d’où vient aussi l'hystérie de masse.
Mais puisque que Lionel et moi avons été “gâtés”, nous avons, peut-être moins de "matériau réprimé" utilisable par quelqu’un d’autre de mauvaise intention.
Heureusement, puisque aujourd'hui, en regardant en arrière je crois que ce que Peter essayer passer à moi, il l'avait appris d'une sorte de secte, et surtout, il voulait me convaincre que c'était mieux pour moi à retourner en France, en tout cas, quitter l'Amérique et là où je travaillais.
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