Encore du cahier "Nous, Que faire ?" 25 mars 1994
J’ai appris ces dernières semaines, l’importance énorme que NOUS, que François a pris pour moi. J’ai traversé une épreuve très dure dont je ne me suis pas encore tout à fait remis. Je ne le serais d’ailleurs jamais complètement - mais je retrouverai plus d’équilibre interne que j’en ai pour le moment.
Comme de tout mal de bien sort selon la sagesse de mon arrière grande mère, l'accident et la maladie de François nous ont encore plus rapprochés et ont augmenté le courage de François, lui donnant aussi une certaine légèreté de l’être, quoique fragile, une grand envie de vivre, de chanter, d'entreprendre. Le problème est que plus on se rapproche, plus on devient sensible aux pensés, sentiments de l’autre - en bien, en mal et cela peut freiner les élans les uns et des autres. J’espère que des circonstances extérieures, et moi inclus, n’ont pas coupé les ailes de François, ces élans, et - surtout son courage.
Momentanément je suis assez abattue, il me faudrait du temps pour reprendre mes forces et des périodes de détentes plus longues ou moins fatigants, moins de stress. D’habitude le niveau de stress supporté par moi est assez grand, ces temps-ci je les supporte moins bien. Je le comprends mieux, et oui, il a raison, je l’écoute plus ouvertement, mais pour le moment ça me fatigue beaucoup plus.
Nous avons survécus à la maladie très grave de François (moi mentalement) et ensuite à mon départ de dernier travail.
Depuis un mois je suis « libre », libre d’écrire, libre d’être davantage avec François. Libre de réfléchir sur ma vie passée, mes 50 ans pendant lesquels j’ai tenu des journaux. Et celui-ci ? Ce cahier ?
Celui-ci est spécial. Ce cahier, le douzième, ce n'est pas seulement sur moi, c'est aussi sur « Nous ». Ce nous, dont on parle peu pourtant dans ce cahier, ce Nous que nous avons pourtant réussi à forger ensemble. Ce Nous pour lequel chacun de nous travaille jour et nuit.
Les nuits quand nos corps se recherchent, s’accommodent l’un de l’autre, s’aidant à dormir plus heureux et plus tranquille. Les matins qu’on commence avec un sourire vers l’autre, sourire qui dit : “je t’aime, j’ai la joie de me réveiller avec toi, à côté de toi, bon matin, bonne journée !”
Et les “petits soins” qu’on a l’un pour l’autre. Puis la joie de prendre l’ascenseur ensemble, de rester jeune en corps et en âme ! De partager des opinions ou de discuter nos différences. De savoir rire de plus en plus souvent, des incompréhensions de ce qui parait au premier d’abord curieux dans l’autre. De se faire comprendre, de s’accepter et de se savoir compris. De se savoir aimé, bien aimé.
Que le ciel est bleu,
Que l’herbe est verte,
Que je suis heureuse
Parce que tu es là
Parce que tu m’aimes
Parce que je t’aime
Parce que je t’estime
Parce qu’on est NOUS.
Mais nous avons besoin (lui et moi aussi) également d'autres activités, nous comprenons quand l’autre travaille avec passion à préparer un cours, à tester un programme, l'écrire ou le recopier, le traduire. Lire, jouer du piano ou visiter des amis qui nous aiment.
Fin d’extrait de « que faire »
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