2 septembre 1984
Dans deux semaines ma fille se marie. Quelques années s’envoleront rapidement et je deviendrai grand–mère, c’est presque incroyable!
Curieux, combien je ne sens pas en moi-même les années, combien au fond je me sens celle que j'étais dans mon enfance. Encore plus bizarre: la naissance d'Agnès me paraît plus éloignée que ma propre enfance. Je devrais apprendre pourquoi, d'où me vient cette sensation.
Julie, fais attention, ne pas heurter Paul même sans le vouloir. Parle un peu moins. Tu espères vivre heureuse, longtemps, avec un homme agréable, n'abîme pas cette possibilité.
J’ai toujours aimais dormir près de quelqu'un, le sentir à mes côtés, mais je n'avais pas expérimenté jusqu'ici cette proximité, se blottir l'un contre l'autre, ce sentiment merveilleux de chaleur humaine. Stéphanie m’a dit que je commence à me réveiller et me comporter comme une femme adulte et à ne plus aimer "comme une fille de 16 ans". Mais il est resté en moi aussi une petite fille, parce que j'ai l'impression que Paul est comme “Le prince sur son cheval blanc” de mes rêves d'enfance, même mieux.
Il est possible que je me trompe. Il est possible que je me réveille à un moment donné de mon rêve. Comme je suis une optimiste, j'espère que non.
Que faire avec Lionel? Il me semble qu’avec lui ça ira, même si ce ne sera pas facile. Je crois que j’ai réussi à lui donner confiance pendant notre séjour à Boston. J’ai davantage de soucis avec Agnès, je crains qu’elle ne se fasse plus de tracas que de bonheur. Mais j'espère qu'elle a bien choisi.
Hélas, ce n'était pas le bon, mais avec le temps... et hélas, je me trompais aussi mais je ne voulais rien savoir, pas voir l'évidence devant mon nez ni écouter ce que mon amie Stéphanie me disait.
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