1e juin 1957, le matin
Que le ciel est bleu, que la terre est verte, que le monde est beau quand tu es heureuse et contente. Plus bleu, plus vert, plus beau qu'autrefois.
Simonov l’a bien dit dans sa pièce de théâtre Il en sera ainsi :
— Je n'ai pas d'autre souhait qu'un matin quand je me réveille, le ciel soit bleu, verte l'herbe et que je sois heureux, juste à cause ça. Bien sûr, pas seulement.
— Et cela dépendrait de moi ? répond la fille en guise d'aveu.
— Oui, de toi ! dit son ami.
Mais il ne faut pas être amoureux, c'est assez de sentir qu'on t'aime et qu’on t'estime, déjà le ciel devient plus bleu. Des nuages ? Impossible aujourd’hui ! On voit tout mieux... Je n'avais encore jamais observé qu'il y avait autant de nuances de vert : furieux, souriant, frais, vert pomme ou ancien. Cernisevski (Sacha) a raison. Si, déjà seulement çA m’ouvre tellement les yeux, combien un amour durable et vrai pourrait renforcer, rendre sage l’homme.
Je n’ai pas regardé tout autour de moi autant que pendant une journée de printemps, quand j’étais avec Bert. J’y pense, je n’ai pas péché contre lui, j’étais trop immature encore et pas prête du tout à me marier. Je le suis un peu plus, mais pas tout à fait. Et pas avec Simon.
C'est vrai que je suis bonne, je sais l’être - de temps en temps. Mais pas toujours, pas complètement. Ma bonté a des limites. Parfois par paresse, confort, égoïsme ou autres choses. Mais elle est rarement complète. Cette fois-ci, je n’ai pas été contente de moi, j'avais même honte. Oui, je savais que Simon avait besoin d’être un peu dorloté. Mais je ne méritais pas pour cela, tant de reconnaissance.
Je crois, j’en suis presque sûre, que même si mon mari s’aventurait parfois ailleurs, il me reviendrait toujours. Les hommes aiment la compagnie gaie, bruyante, les filles, mais ils se lassent, et alors ils se sentent fort bien avec quelqu'un de calme et serein comme moi - ces derniers temps.
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