12 Juillet 1957
J'ai 23 ans. Hier, on l'a fêté chez moi.
Eugène était là aussi, l'oreille basse. Bandi et Michel ont été très gentils avec moi. J'ai reçu tant de glaïeuls blancs que je pourrais ouvrir une boutique de fleurs. J'ai dansé. Nous avons mangé et bu. Edith était aussi présente. J’avais vraiment bonne mine. Hier j’ai bien passé mon examen (j'ai su, mais j’ai aussi eu de la chance). Et pourtant, je ne suis pas contente. Simon n'a pas eu d'égard pour moi. C'était ma faute : je l’avais prévenu que je ne pourrais pas m'occuper de lui. Qu’il s'occupe d’Édith et d’Alina. Il s'est vengé, toute la soirée il a fait la cour à Edith. Ça m'a fait de la peine. Je ne le lui ai pas montré, pourtant. Estelle triomphait en l’observant. Quand va-t-il me rappeler ?
Mes parents ont été très gentils, ce sont eux qui m'ont souhaité les meilleurs vœux. Maman “Cette année, trouve ton bonheur, ton compagnon de vie” et papa “Reste toujours aussi bonne que tu l’as été jusqu’à maintenant.” Je leur ai répondu : « je tâcherai. »
Mais je recommence à étudier.
J'en suis enfin arrivée au point où la proximité d’Eugène me répugne carrément (par exemple s’il me serre contre lui en dansant). Sinon, il m’est devenu indifférent. Qui aurait cru, je l'intéresse de plus en plus. C’est trop tard. Je n'ai pas encore réussi à complètement conquérir Simon, mais c’est possible, qu'il joue, fasse seulement semblant. Ce serait mieux. Je l’aime de plus en plus, il paraît. Est-ce une question d'amour propre (mais pas le vrai amour), je suis encore loin de ça. J’étais quand même énervée tout à l’heure.
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